CIVILISATION DE L’AMOUR (4)

 

 

Reprenons où nous en étions :

Pouvoir de l’ESPRIT, ou esprit de pouvoir… ?

 

J’affirmais que cette question concerne d’abord chacun des individus que nous sommes, au plus intime de nos profondeurs. Et seulement ensuite nos structures et comportements sociaux, lesquelles ne sont que la « synergie » résultante, souvent instrumentalisée, de nos individualités.

 

La pression médiatique contemporaine, en sa totalité et surtout en notre douce France, nous conditionne à l’exact contraire, dans une logique perverse tellement bien cachée qu’elle en est devenue presque indiscernable.  Je résume brièvement cette logique qui empile une succession de mensonges

- « Vous êtes libres, intégralement libres de faire tout ce que vous voulez… »  nous dit-on :

- Mais notre dignité, en ses dimensions les plus intimes également, réclame le respect qui est dû à celle des autres. C’est notre conscience qui doit primer.

- « … Sauf évidemment ce que la loi interdit … »

- Comme si la loi des hommes pouvait réglementer  toutes les circonstances et nuances de nos vies, y compris les plus cachées.

- C’est évidemment impossible, et totalement  contradictoire, sur le fond, avec l’objectif de la « Liberté », et de « l’Egalité », brandies au nom de la « Fraternité » en notre république.

- L’espèce humaine se découvre de plus en plus comme un atome dans l’immensité de l’univers. Prétendre gouverner les lois naturelles, voire les usurper en les infléchissant est devenu suicidaire.

- « … C’est donc pour construire votre bonheur que vous nous confiez le pouvoir, en respectant pour ce faire la loi que nous vous avons construite très progressivement, nous les « sages et intelligents ».

- Ce qui postule que le « petit et demeuré » que je suis, très confraternellement avec l’immense majorité d’entre-nous, n’en serait aucunement capable.

- « …Ces lourdes charges et responsabilités justifient pleinement la considération et les émoluments que nous avons institués. Elles exigent du temps, de la continuité dans l’action… »

- Il serait ainsi devenu bénéfique que ces charges soient quasiment héréditaires. De plus en plus familiales et presque toujours réservées à des clans bien fermés qui veillent à légiférer dans le sens de leurs protections.

- Dans les sphères politiques, c’est le « dieu démocratie » qui est invoqué. Dans les sphères religieuses, ce sont les multiples appellations de l’Unique Divinité Créatrice qui le sont…Mais presque toujours en s’attribuant plus ou moins cette autorité comme au temps de CAÏPHE.

 

Dans mes « Remous profonds... » (voir Remous profonds (1)Remous profonds (2)Remous profonds (3)Remous profonds (4) et Remous profonds (5)) j’ai commenté à ma mesure, le début des révolutions, qui partout dans le monde se multiplient face à  ces contradictions.

La mondialisation en cours est inéluctable. Elle présente des dangers certains voire apocalyptiques, mais également des progrès possiblement gigantesques. Elle n’est que le fruit de la planétarisation de la pensée, de l’information en son immédiateté, des distances qui se sont abolies tant entres les êtres qu’entre leurs conditionnements et leurs agir quotidiens.

Du coup, « nos soifs » anthropologiques, fondamentalement communes à toute l’espèce humaine, ont dorénavant un champ d’expression devenu planétaire en leurs exigences.

 

Il me semble qu’ainsi, les questions de fond se recentrent fortement :

- Une civilisation ne peut prospérer que par la fécondité d’une loi fondamentale admise par une forte majorité de ses assujettis. L’histoire nous le confirme. Le doute face à ce postulat signe une forme d’obscurantisme idéologique certes très à la mode aux 19e et 20e siècles surtout, mais devenu « ringard ». Sauf bien sûr pour ceux qui s’y cramponnent…

- Depuis les siècles lointains, le pouvoir a toujours été partagé, dans un équilibre (… le plus souvent précaire !), entre le « sabre et le goupillon ». Etant entendu que les goupillons ont beaucoup évolué, dans leurs formes et dans leurs expressions au moins, tout au long des millénaires.

- On retrouve bien le combat permanent entre « les ténèbres » et « la lumière », tel que St JEAN nous le décrit, surtout en son Apocalypse. Ils furent et demeurent nombreux aujourd’hui, de part et d’autre, les cavaliers blancs, verts ou noir.

- L’affrontement entre LA VIE et LA MORT est né avec la première cellule vivante, bien avant que l’évolution ne conduise nos lointains ancêtres simiesques à devenir les premiers homos-sapiens, précisément quand ils prirent conscience du scandale de la mort. Donc d’une autre civilisation que celle de la vie, perçue comme seulement biologique jusqu’alors, et dont ils n’avaient probablement pas conscience.

- Il en fallu des millénaires, pour que « les temps s’accomplissent… »  et que DIEU LUI-MÊME s’incarne en notre espèce, pour y affirmer que le temps, l’espace, et finalement la mort,  n’existent qu’en notre matérialité. Que cette matérialité est portée dans « l’être » à chaque instant par la volonté Du PERE CREATEUR. Qu’elle est d’abord le champ de notre liberté d’aligner nos intelligences sur SA VOLONTE à LUI… Et surtout pas la nôtre seulement.

- Il n’aura fallu que 20 siècles à peine, pour que l’intelligence humaine, don DU PERE CREATEUR à Ses enfants, conduise à découvrir dans les structures les plus fines de l’univers, une confirmation de la disparition possible du temps, de l’espace, et le maintien dans « l’être » de tout l’univers  par des flux énergétiques incessants.

- Leur origine nous demeurera probablement inaccessible. DIEU restera  caché. Il respectera toujours notre totale liberté d’adhérer ou pas à Son incessante action créatrice.

- Les scientifiques perçoivent cette énergie comme intelligente et bienfaitrice. Car elle est organisatrice des conditions universelles d’émergence de la VIE, en contradiction avec les lois entropiques qui conduisent les mêmes univers à la MORT. 

 

J’ose donc résumer (… trop hardiment peut-être !)  ma compréhension contemporaine du combat permanent et dramatique entre :

- La VIE et la MORT,

- La civilisation de l’AMOUR et celle de l’APPROPRIATION de SOI et des AUTRES… Bref la civilisation de LA MORT.

- La VRAIE LIBERTE, et la fausse qui se cache derrière des mensonges.

- Le BONHEUR ETERNEL déjà présent, déjà perceptible malgré toutes nos souffrances, et les simples jouissances passagères, aussi réconfortantes qu’elles soient le plus souvent.

- Notre nature profonde d’ANGE et d’ANIMAL. Intimement mêlées ces deux natures... !  C’est LE  CREATEUR qui l’a voulu ainsi et ne cesse de le vouloir…  JESUS fut pleinement mais parfaitement homme, et simultanément DIEU.

 

Chacun garde en mémoire cette pensée bien de chez nous « … qui veut faire l’ange fait la bête ! ». Il me semble que des nuances sont nécessaires :

- « Prétendre » à l’angélisme est effectivement une des marque de sottise les plus dommageables (… je pense ici à une célèbre définition de Michel AUDIARD, dans laquelle l’aviation tient la première place !)

- Rechercher un tout petit début d’angélisme, dans notre double nature en cette vie, est conforme à La Volonté du PERE. Mais seulement dans un mode de réception… Le moins possible dans un mode d’escalade vers Lui…

- Pratiquer ce type d’escalade en solitaire est littéralement suicidaire. La vogue actuelle des sports dangereux, en est une forme de symétrie athée. Même si le marketing publicitaire y est rare. Observons qu’il existe…

- Chaque individu possède cependant une corde  qui lui est rigoureusement personnelle. Est-elle de rappel, ou le soutien de l’ascenseur dont parle Ste THERESE de Lisieux… ? A chacun d’écouter en ses profondeurs.

- L’image d’un câble téléphonique me vient souvent. Et vous voyez « QUI » est à l’autre bout du fil. Il restera toujours que SON langage n’est presque jamais identique au nôtre…Le « déchiffrage » du cœur reste indispensable (… savourez les CATHOS-GRATOUILLES » de Gérard BEISSIERE dans …, si le cœur vous en dit).

- L’image d’un immense orchestre  planétaire m’est parfois venue. Il comporte des milliards de musiciens, tous génies d’un seul instrument qui est leur « être » propre :

- Chacun s’escrime, parfois avec talent, souvent avec bonne conscience, à jouer de sa flute ou de son violon… (Moi, c’est le piano que je préfère...)  Comme il est habituel, l’orchestre est le regroupement de nombreux « pupitres ».

- Chaque pupitre est dirigé par son virtuose le plus célèbre.

- Les régimes autoritaires ou dictatoriaux y jouent les percussions. Des nations « m’as-tu vu » se trouvent dans les instruments à vent. Mais on y écoute de délicieuses flutes à bec, ou clarinettes, qui côtoient d’énormes tubas au format d’éléphants. Les instruments à corde ont la particularité de vibrer le plus souvent en harmonie avec leurs cœurs…. Même les fausses notes, déchirantes, des petits enfants y développent de la beauté.

- Cet orchestre est évidemment dirigé par DIEU lui-même, et seulement par LUI. L’immensité de l’ensemble, comme la formidable diversité des partitions, justifient l’importance accordée aux chefs de pupitres…Mais Satan est expert dans l’art de gonfler notre orgueil.

- Dans la résultante symphonique, nous avons déjà entendu :

- Les diverses ouvertures à tonalités trop souvent barbares que furent les colonisations, les décolonisations et les révolutions.

- Les mouvements lents, de la montée des cultures artistiques et scientifiques.

- Les mouvements vifs et agités des avancées philosophiques et théologiques, avec l’apparition de nombreux instruments nouveaux.

- Un délicieux mais très bref passage, dont le thème éclaire tous les autres. Il y est question d’un Charpentier né d’une Sainte Maman, tous deux évoqués dans les partitions précédentes, mais qui inaugurent un style musical totalement révolutionnaire.

- Comme des explosions de tout l’orchestre, au maximum de sa puissance sonore, sur de très brefs instants…

 

Au service de quel chef d’orchestre est « mon être » ? :

- Moi-même… ?

- Un ou plusieurs autres dont surtout ma famille et mes amis … ?

- Une communauté politique ou religieuse… ?

- Ma « Patrie »… Ou la « nation » … ?

- DIEU ou les hommes … ?

Quelle est la saveur du bonheur que je reçois en cet orchestre ? Quelle est sa source ultime … ?

 

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Bref, quelle est la source ultime du pouvoir, donc de la loi,  auxquels je veux soumettre ma vie ?

 

(… à suivre…) »

DANIEL-KOKA

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