REMOUS PROFONDS… ! x

 

 

 

Je ne doute pas que mes « divagations » historiques du chapitre précédent, en une sorte de récapitulatif  de la présence divine incessante et agissante, aux côtés de l’espèce humaine, aura le don d’exaspérer les farouches propagandistes du «P.Q. » ambiant. J’ose l’illustration des belles pauvretés et humilités des hiérarchies religieuses des siècles passés en notre chère Europe. La « fille ainée » de l’Eglise y donnait le « la » avec éloquence :

 

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C’est Mgr l’Evêque de MEAUX qui siège ici, avec trois autres de ses collègues, aux orientations probablement cardinales de la fontaine, comme il se doit,  place St Sulpice  à Paris. Je suis aussi très sensible à la qualité préventive de l’accueil réservé aux pauvres comme moi, « au ras des pavés » de la place. On sent immédiatement que le dialogue sera paisible, compréhensif… « Que MA PAIX soit avec vous… » :

 

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Mais après ces taquineries, revenons-en à nos remous profonds.

 

Qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou pas,  la civilisation occidentale dont les bases sont profondément judéo-chrétiennes domine la planète actuellement, surtout depuis le dernier siècle par l’explosion de la technique, des découvertes scientifiques, et du commerce international. Face à ce constat irréfutable (… et probablement pas définitif si nous poursuivons les errements actuels !), il me semble que le  célèbre syllabus proclamé par le pape PIE IX en décembre 1864, après notre révolution de 1789 et ses conséquences sur la pensée Européenne, apparait comme une erreur stratégique catastrophique, du moins au regard de la fécondité à en attendre en matière d’évangélisation vers le plus grand nombre. Celui des incroyants. Celui des honnêtes pratiquants d’autres religions. Celui des « Enfants du PERE » nés en d’autres cultures.

La fracture déjà profonde qui existait entre le monde moderne en pleine émergence et le « fixisme théologique de Rome », ne pouvait que s’en trouver aggravée. Le dogme de l’infaillibilité pontifical, malgré les étroites limites de son champ d’application, ne pouvait qu’accentuer le malentendu. Pour nos « frères et sœurs » vivant dans l’ignorance totale de Rome et de JESUS, mais plus ou moins heureux en d’autres cultures, le climat devenait d’avance pour le moins rébarbatif et liberticide. Force est de constater que le modernisme condamné avec vigueur par le Pape (… et avec quelques excellentes raisons auxquelles je souscris pleinement) s’est révélé également bénéfique, au moins dans la réduction de la misère et des souffrances d’une bonne part de l’humanité. Vu de l’extérieur, et avec le recul, un observateur un peu lucide ne peut que conclure en première analyse que le pape s’est fourré « le doigt dans l’œil… » et qu’il convient de se mettre à l’abri du christianisme.

 

L’aggravation du conflit entre science et théologie, entre mieux vivre au quotidien et spiritualité, entre laïcs et clercs, entre ceux qui travaillent et ceux qui ne vivent que par le travail des autres, entre bonheur présent et bonheur éternel, résulte principalement de cette erreur stratégique de la part de PIE IX plus en son expression que sur le fond. C’est « Le Pouvoir Spirituel » qui est défendu avec bien peu de Charité dans ce syllabus. On peut y voir une sorte de capitulation bien avancée devant la 3e tentation du Christ « … c’est le Seigneur DIEU que tu adoreras et à LUI seul tu rendras un culte… ». Donc pas de culte vers un pouvoir bien temporel, significativement lucratif en les nombreuses images qu’il donne. La dérive en un culte idolâtrique vers l’institution s’y accentuait. Mais symétriquement, je confirme une adhésion majoritaire avec les craintes (… pas les condamnations) formulées par PIE IX. Les perversités du modernisme se sont aussi manifestées et répandues. Mais sont-ce celles du modernisme, ou  plutôt celles des faiblesses humaines amplement excitées ?

 

Un de nos gros problèmes contemporains, et qui sous-tend la crise mondiale, et les « remous profonds » qu’elle engendre, est la survivance du malentendu, de la blessure, causé majoritairement par ce texte. Il fut la toile de fond du concile VATICAN I demeuré inachevé à cause de la guerre de 1870.  Les débats de VATICAN II furent trop souvent empuantis par de basses manœuvres de la Curie, précisément au nom de ce syllabus et de VATICAN I (Voir « LA BATAILLE DU VATICAN » dans « Chrétiens de 21e (8) »)  

Les guéguerres actuelles, ridicules et suicidaires, entre Rome et les traditionalistes continuateurs de Mgr Lefebvre, du Cardinal Ottaviani et son saint office, s’enracinent évidemment dans ce malentendu. JEAN XXIII fut peu compris de la Curie Romaine. Elle fit la vie dure à PAUL VI, évidemment avec toutes les onctuosités habituelles. JEAN-PAUL I n’eut pas le temps de s’exprimer, mais son décès brutal peut aussi s’expliquer par la découverte de la prison où certains prétendaient l’isoler. JEAN-PAUL II, malgré sa sainteté évidente, fut aussi tenu en laisse, ou peu s’en fallait, au nom du maintien de l’unité. Je crains pour la santé de BENOIT XVI… Le récent film « Habemus Papam » illustre bien la persistance d’un cancer au sein de la hiérarchie catholique. Un récent ouvrage de Frédéric LENOIR montre que cette pathologie du pouvoir temporel s’est initiée quasiment immédiatement après la disparition des premiers apôtres. La fécondité de l’ESPRIT SAINT, malgré toutes nos turpitudes humaines, n’en est que plus évidente et admirable. Il me semble évident que ça n’est pas une raison pour nous dispenser de rechercher une véritable unité spirituelle. Mais de fond, et pas seulement d’apparence en masque d’incessantes luttes d’influence interpersonnelles. L’ESPRIT s’en réjouirait.

 

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Il est évident que les excès du christianisme, spécialement dans les colonies Européennes, ont laissé des souvenirs trop souvent douloureux. Il est évident que les cultures non chrétiennes, ainsi concurrencées et souvent combattues en gardent un désir de revanche. Pas toujours « sportive » la revanche... Il est évident que les beaux aspects de la colonisation, car il y en a eu, n’effaceront pas les crimes parfois odieux commis au nom de l’Evangile. Il est évident aussi, que ces zones d’ombre, demeurées soigneusement cachées (… malgré les enseignements de Saint JEAN), sont dorénavant accessibles à la planète entière par INTERNET.

Toutes ces pesanteurs plombent littéralement la civilisation occidentale et stimulent l’émergence des peuples en voie de développement, souvent en revigorant leurs traditions religieuses ancestrales. Les ambitions de l’islamisme radical illustrent ces évidences. Sans aucunement cautionner un radicalisme symétrique, il m’est évident que les chrétiens sont conditionnés, en ces domaines surtout, à un aveuglement et une passivité dangereuse.

 

Dans les autres religions « du Livre », on retrouve des flottements similaires, avec leurs conséquences sur la gouvernance des états où elles sont dominantes. Seule la peur explique le silence des foules arabes devant les contradictions comportementales des hauts dirigeants évoqués par nos médias.

 

En son récent bouquin, Philippe NEMO analyse la situation. J’aime ce titre. Il résume bien la situation actuelle planétaire :

 

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Pour ma part, et je ne suis pas le seul, DIEU est présent et agissant, partout, en toutes les religions, et en toutes les civilisations. Peu importe le nom qui lui fut ou lui reste attribué… J’ai eu la chance d’être baptisé au sein de l’Eglise Catholique Romaine. Je lui resterai fidèle continuant à appliquer la règle « ni fuir, ni se taire »  du CCBF (Voir « Chrétiens du XXIe (5) » et « CCBF.fr », via M. GOOGLE)). Elle est la mienne depuis une soixantaine d’années…

Toutes les formes de guéguerres entre les religions, surtout à notre époque,  me semblent d’une stupidité abyssale et suicidaire. Je suis convaincu que nos politiques matérialistes, consuméristes, et généralement antireligieuses,  sont des erreurs graves. Je les perçois comme simplement contraires à des réalités anthropologiques certes ancestrales, mais aussi vitales que notre obligation de respirer de l’oxygène. Notre civilisation est sous assistance respiratoire et elle ne le sait pas. Nos Eglises chrétiennes, ayant adoptés très majoritairement ces modes de vie et de pensée le sont également.

 

Ce sera par la forte résurgence, au niveau des « petits », des « simples » et de leurs familles - résurgence des réflexes communautaire de survie, mais par la base -  que s’opérera la résurrection, alors collective, que nous a promis le CHRIST JESUS, et par La Puissance de Son AMOUR.

Il nous avait très nettement mis en garde : « …Vous ne pouvez pas servir 2 maîtres… » JESUS a choisi non la pauvreté mais la simplicité de vie d’un artisan, choisi de ne vivre que de son travail, au contact de ceux qui « … gagnent leur pain à la sueur de leur front … ».  Et aussi de leurs neurones, mais pas seulement en « émettant… »  de l’encre, fut-elle dorénavant d’imprimante.

 

J’écris ce chapitre fin avril 2012. En notre belle France nous élirons notre prochain Président dimanche prochain. Les attentes des peuples sont connues. Ils ne se font plus d’illusions, et chez nous encore moins qu’ailleurs. Le système y est soigneusement verrouillé, sclérosé, au profit de notre oligarchie énarchique de plus en plus héréditaire. Le prochain président saura-t-il mettre en œuvre les réformes indispensables qu’il nous faudra affronter tôt ou tard ? Plus ce sera tard, plus elles seront pénibles…

 

A quelles évolutions fructueuses, en nos comportements politiques, nous est-il possible de rêver… Nous évoquerons ces rêves au chapitre suivant de ces remous profonds.

 

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DANIEL-KOKA