DOUTES ou CERTITUDES ?

 

 

 

Dans « notre être énergétique (2) », j’ai affirmé que « Je ne doute plus aucunement de notre double manière « d’ÊTRE », de simplement exister hors d’un inconcevable néant ».  Je pense utile de préciser quelques frontières dans le souci de respecter « Le Regard » de notre « Divine et SAINTE LIBERTÉ ». Car les notions de « doute » et de « certitude » sont bien une des émergences de ce que j’appelle « le fil du rasoir… »    face à nos choix incessants :

- OUI, j’ai la certitude d’exister sous deux formes intimement constitutives de moi-même.

- OUI, j’avais la « conviction » très progressivement devenue certitude au long des décennies, et dorénavant confirmée par les très récentes avancées de la science, que nous sommes tous constitués de « deux êtres énergétiques ».

- OUI, j’ai la certitude que la prise de conscience de cette dimension énergétique, qui nous habite tous, implique des questions : « … d’où provient ce champ énergétique universel… ? QUI en est l’incessant Créateur, du moins si créateur il y a … ? Suis-je issu d’un gigantesque néant dans lequel il me faudra retourner dès l’instant de ma mort … ? »

- OUI, l’éducation héritée de ma famille et des éducateurs rencontrés en mon enfance m’ont conditionné aux réponses chrétiennes à toutes ces questions. Mais presque toujours dans le respect de ma liberté de conscience dès mon plus jeune âge. Pas question de « bourrage de cranes » dans notre tribu…

 

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- OUI, Je n’ai jamais douté de l’existence de DIEU. Je n’ai jamais douté de son incarnation en JÉSUS, même s’il m’a fallu du temps pour commencer à approfondir ce qu’elle signifie en nos quotidiens à tous. Il m’a fallu une bonne quarantaine d’années pour commencer à « expérimenter » comment l’ESPRIT SAINT s’y prends pour respecter la Sainte Liberté à laquelle il nous appelle, tout en modérant les conséquences de nos si fréquentes « c…….s ». Auxquelles je reste très attaché… Hélas peut-être.

- Mais NON (… très mitigé ce non !), au « statisme directiviste »  de la dogmatique catho. Mon métier m’a conduit à recevoir, et surtout à expérimenter les richesses et la fécondité de la science physique. J’y ai côtoyé et j’y côtoie encore (… et parmi eux des « dangereux salopards » se manifestent parfois) des hommes et femmes érudits, généreux, actifs, créatifs… Bref de vrais enfants de DIEU, de vrais petits frères et sœurs de JÉSUS, même quand ils s’affirment étrangers à cette filiation. Et aussi quand ils s’affirment adeptes d’autres religions,  pas mêmes chrétiennes.

 

Tous ces OUI, souvent avec quelques réserves identifiables mais aucunement explicables en mes profondeurs étaient et restent confortés par l’insurpassable qualité « Du Bonheur » que DIEU m’a donné tout au long de ma vie (… malgré quelques passages très pénibles !).

 

J’en suis à considérer que la coexistence du doute et de certitudes est nécessaire à la réception de ce « Bonheur ». Car si on ne doute jamais, on se persuade d’être un génie en devenir, puis un donneur de leçons, et bien vite un gourou. On usurpe ainsi la générosité et l’intelligence de DIEU… Et si le doute est permanent, érigé en système de pensée, la prudence toujours nécessaire devient tyrannique, paralysante, et finalement stérilisante. On bafoue alors la présence et l’action incessante de DIEU à travers chacun de Ses Enfants Chéris. On rejette Sa Miséricorde, Sa Patience, et l’avènement de la Civilisation de l’Amour dont il nous veut tous constructeurs (… et « trices », pardon mesdames. Comme il se doit… !)  depuis 20 siècles.

 

Il n’y a pas de SAINTE LIBERTÉ si le doute et les certitudes ne cohabitent pas, mais harmonieusement,  en  chacun.

Il n’y a pas de SAINTE LIBERTÉ si on ne partage pas nos doutes, et nos certitudes avec nos frères et sœurs, mais dans le souci d’un enrichissement mutuel. Jamais dans une perspective professorale, manipulatrice, dominatrice, et finalement « gouroutesque ».

 

Le doute systématique, comme l’accumulation de certitudes blindées, sont les versants vertigineux du « fil du rasoir » de La SAINTE LIBERTÉ à laquelle DIEU nous appelle en partage, si nous le voulons bien, par la mise en synergie harmonieuse des deux intelligences dont « IL » nous a doté. Veillons à ne pas nous « casser la g….e » d’un côté comme de l’autre !

 

J’ose vous proposer des illustrations quant à la mise en œuvre pratique de ce « fil du rasoir », par la « contemplation méditative » de quatre références croissantes dans nos spiritualités, donc en nos deux formes d’intelligences.

 

La première concerne Saint  SÉRAPHIN de SAROV. La vie mystique, donc l’intelligence « descendante » a dominé son existence très tôt dans sa jeunesse. Devenu moine dès que son âge le lui a permis, il a vite été jugé encombrant dans son monastère. Car il était spontanément du genre réfractaire aux dictats de l’intelligence « ascendante ». La vie érémitique était donc la bonne solution pour lui. Il devint ainsi un solide prophète, un « staretz » chez les Orthodoxes, maître spirituel réputé et visité. Aussi bucheron et jardinier au quotidien, voisin accueillant pour les ours de son voisinage, lesquels lui témoignaient du respect et de l’amitié, alors qu’ils « boulotèrent » un moinillon prétentieux qui avait tenté de l’imiter. SÉRAPHIN fut visité par les sommités de son pays, dont le Tsar de Russie et sa famille. Si le cœur vous en dit, j’ose vous conseiller la lecture du bouquin qui suivra votre clic « ici ».

Un précurseur de nos énarques, jeune et grand intellectuel au service d’une sorte de monarque régional, était un de ses fidèles visiteurs. Il s’appelait Moltovilov.  Il voulait que SÉRAPHIN lui « explique », les racines de sa sainteté, et donc de sa notoriété atypique. Il s’attendait évidemment à un langage conforme à son intelligence presqu’uniquement « ascendante » en sa jeunesse, et ne parvenait pas à intégrer tous les conseils reçu du staretz. Lequel lassé de ces discours inutiles, lui dit un jour : « … regardes-moi… » Dans ses mémoires, ce jeune intello raconte « … je le vis devenir lumineux… resplendir… le temps était comme arrêté… nous étions en plein hiver, il faisait très froid dans la toundra, mais je ne ressentais que de la douceur… puis brutalement, tout redevint comme avant… SÉRAPHIN me demanda alors – tu as compris ? … à l’époque, je ne sus pas quoi lui répondre… » 

 

Deuxième illustration : St THOMAS taquin (… d’AQUIN, pardon ! Car je suis né en Alsace. L’accent de mon enfance refait surface de temps en temps… ! Que THOMAS veuille bien m’excuser, car je  crains que l’humour n’ait pas été une de ses dominantes). Il reste le plus grand théologien catho, au point de faire à St JEAN, St PIERRE, St PAUL et tant d’autres, une sorte d’ombre dont nous n’avons pas conscience. Car nous y sommes conditionnés…

Je vous ai déjà raconté l’histoire (… probablement authentique) de sa rencontre avec un gosse, sur une plage face à la mer (Je la tiens d’un de mes saints prêtres, très célèbre celui-là en notre Église de France) Le petit gars fait des aller et retours un seau à la main, pour aller chercher de l’eau de mer qu’il verse dans un trou, au sec  dans le sable. Méditant son célébrissime traité sur le mystère trinitaire, THOMAS fait des allers et retours le long du rivage. Ceux du gosse perturbent sa réflexion. Il l’interroge : «…- Que fais-tu ? -… je veux vider la mer dans le trou…-  mais enfin,   tu vois bien que ça n’est pas possible ! »  A quoi le gosse (… mais en était-ce bien un !) lui rétorque « … tes méditations sur La Trinité, c’est kif-kif… » (… oui, j’ai un peu transposé en langage contemporain !)

Il y a très peu, un autre de mes amis saints prêtres (… refoulé dans un presbytère lointain comme il se doit) raconte dans son récent ouvrage les derniers mois de la vie de St THOMAS. Ils furent marqués par un brutal changement de son comportement. A compter du 6 décembre 1273, THOMAS cessa totalement d’écrire et d’enseigner, au point que frère Réginald son compagnon dominicain, inquiet de ce silence, le pressa de reprendre son activité. Il lui répondit : « Je ne peux pas… tout ce que j’ai écrit me semble de la paille en comparaison de ce qui maintenant m’a été révélé….. ». Peu de temps après, on l’enterrait.  Il avait manifestement pris conscience de la « vacuité », de son intelligence trop majoritairement « ascendante », laquelle reste cependant « la référence » structurellement obligatoire dans notre Église catho.  

 

« Maman MARIE » est la troisième « image » que je vous propose.

Dans la contraction du temps à zéro sous le regard de DIEU, elle n’est pas seulement la « nouvelle ÈVE » mais surtout la perfection féminine promise par Le CRÉATEUR à notre toute l’espèce humaine en sa lente émergence de sa condition primitivement animale. La première ÈVE de la Bible n’est qu’une belle image pédagogique, explicative, nécessaire à nos intelligences ascendantes en ce processus de montée vers la perfection du jardin d’Éden.  Sa perception ne nous est accessible que par la réception librement acceptée, et très progressive, de « l’intelligence descendante » sans cesse offerte à chacun par Notre CRÉATEUR.

MARIE est évoquée dans la Bible dès son premier chapitre, dans le récit de la création. Une femme qui piétinera la tête du serpent est promise.  Orpheline très jeune, elle fut recueillie comme pensionnaire au Temple. Elle y reçu l’enseignement des plus hautes sommités intellectuelles de l’époque. Si le cœur vous en dit, lisez les chapitres « Marie au Temple » « Joseph » «  Mariage » «  Jeune Épouse ». Son mariage avec le charpentier JOSEPH y est raconté et vous y découvrirez qu’elle était de descendance royale. MARIE était et reste donc une « très grande dame ». Mais qui vécu volontairement ignorée, avec grande simplicité, dans un village « paumé » de la campagne de Galilée. D’une humilité totale, elle n’avait aucune conscience de sa « plénitude de grâce ». Ce que je comprends comme « totalement et incessamment en accord avec La Volonté de DIEU » C’est l’archange GABRIEL qui le lui révèle en lui demandant, au nom de DIEU, son accord de  très jeune vierge pour concevoir et enfanter Le Messie tant attendu. Par sa grande érudition elle connaissait évidemment toutes les prophéties le concernant, y compris celles d’ISAÏE où « la boucherie » de La Passion est décrite. L’équilibre entre « doutes et certitudes » relevait ainsi pour elle de l’héroïsme … Son acceptation : « … qu’il me soit fait selon Sa Volonté… »  est la signature du parfait équilibre entre les deux formes d’intelligences qui nous habitent tous, mais que nous mutilons toujours plus ou moins. 

Par cette acceptation elle marque dans l’Histoire, pour toute l’humanité, pour tous les siècles passés et à venir (… mais face à la contraction du temps à zéro sous le regard de DIEU), le début (… pour nous !) de l’Incarnation de DIEU LUI-MÊME en Son Premier né d’entre les morts. Chacun peut ainsi, par son « intelligence descendante » se comprendre « Son » petit frère ou « Sa » petite sœurMARIE est ainsi notre « Sainte MAMAN », complémentaire au plan spirituel des maman biologiques que nous aimons tant.

 

JESUS est évidemment « l’image » sommitale à laquelle nous sommes tous appelés.

Les « christiens » que nous sommes savent qu’il fut, et reste, Vrai DIEU et Vrai HOMME… Donc DIEU lui-même venu en notre nature basiquement matérielle et animale, pour nous « démontrer » tous les aspects fondamentaux et exemplaires de la totale perfection à laquelle LE CRÉATEUR nous destine en notre éternité. Mais seulement si nous le voulons bien (… refrain de KOKA !) 

Notre seule « intelligence ascendante » est quasiment incapable de poser des frontières, concernant JÉSUS, en matière de doutes et de certitudes. Les philosophes, même cathos, ne peuvent qu’ébaucher de très vagues hypothèses. Les théologiens osent aller un peu plus loin. Saint THOMAS n’y est pas allé avec le « dos de son écritoire », mais on a vu plus haut qu’il a tardivement mesuré l’abîme dangereux du « fil du rasoir » (Au point, peut-être, d’identifier quelques « glissades » passées mais non contrôlées…)

« L’intelligence descendante » est toujours indispensable quand nous essayons de contempler JÉSUS, et à plus forte dose reçue et identifiée comme telle, qu’en n’importe quelle autre méditation. Je n’ai aucunement la sotte prétention d’afficher un « savoir ».  Ce que j’écris ici n’est qu’un « devoir de témoignage » personnel. Un devoir de partage d’une route de Bonheur reçu depuis tant d’années… Chacun reçoit les routes  spécifiques que DIEU lui propose. Elles sont toutes différentes, mais toutes convergentes. Du moins quand on écoute aussi attentivement que possible le « GPS Suprême !»

Je suis dorénavant convaincu que JÉSUS, en sa perfection humaine, doutait au moins autant que nous face à chacune des grosses décisions qu’il eût à prendre. Comme nous il devait témoigner, rayonner, de la SAINTE LIBERTÉ offerte par LE PÈRE. Trop de certitudes, pour LUI comme pour nous l’aurait transformé en précurseur de la robotisation vers laquelle nous mène la « civilisation de mort » de plus en plus dominante à notre époque.

Mais une certitude l’habitait, et avec une force qui devrait nous habiter tous, celle d’être « LE FILS » limité à une carcasse en tous points identiques aux nôtres. Nous sommes « Ses Frères et Sœurs ». C’est nous qui sommes « anormaux » vers le bas, et pas « LUI » vers le haut !

Il me semble que ses nombreux affrontements avec « des méchants » et « des pervers »  devaient induire les doutes les plus difficilement gérables pour lui. Mais face à des humbles, des simples, des gens honnêtes et droits, tout doute s’effaçait. Car la certitude de l’Amour à diffuser, à enseigner, à renforcer, à enraciner toujours dans LE PÈRE, l’habitait. C’est l’immuable « PRÉSENT de DIEU », en Sa Personne, qu’il affirmait tant par Ses Paroles que par ses innombrables miracles. C’est « LA PRÉSENCE » indestructible bien que refoulée, du CRÉATEUR sans cesse à l’œuvre en chacun de nous dont « IL » est venu témoigner. Et depuis 20 siècles, les miracles ne manquent pas… (J’en ai raconté quelques uns dans des chapitres antérieurs).  

J’ose l’affirmer, JÉSUS est en mon cœur, l’indiscutable et insurpassable champion du monde de « la parfaite rectitude » entre les deux modes d’intelligence dont LE PÈRE nous a dotés. Et l’ESPRIT SAINT ne cesse jamais d’infléchir nos pensées dans le bon sens, mais sans jamais faire obstacle à nos libres décisions.

Au long de nos vies, sur « le fil du rasoir », les cordes de rappel sont heureusement indispensables et toujours offertes…

 

 

 

 

DANIEL-KOKA

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