MARIAGE DE JOSEPH ET DE MARIE
Dans la deuxième quinzaine de Février de l’an -6 ,
au temple de Jérusalem tout est prêt
pour un mariage.
Marie est resplendissante dans sa robe de jeune mariée. Ses compagnes
du temple et la bonne Anne de Phanuel s’extasient et
lui font fête en attendant l’arrivée du futur époux et le début de la
cérémonie. Tous admirent les parures et les bijoux que les jeunes filles de l’époque
recevaient de leur mère, à charge pour elles de les transmettre à leurs propres
filles. Or Marie est princesse dans la descendance du roi David
Œ. Bijoux et parures sont rares mais d’une très grande beauté. Marie
porte deux bracelets sur lesquels figure le sceau de
Salomon...! Toutes s’extasient, mais sans jalousie aucune. Marie est très
touchée par la sollicitude toute maternelle d’Anne de Phanuel.
La cousine Elisabeth essaie également de faire oublier à la mariée l’absence de
sa défunte mère... absence cruellement ressentie en un pareil jour. Marie vient d’expliquer que
Joseph trouvait préférable pour elle d’habiter la maison de Joachim et d’Anne
dont elle a hérité, et que, en outre, il entendait bien s’unir au vœu de
virginité de son épouse. Anne de Phanuel s’exclame :
- C’est un jeune saint !
Joseph paraît, accompagné du cousin Zacharie. Les salutations joyeuses
fusent. Le cortège se forme et traverse les diverses cours du temple escorté
des commentaires de la foule, amicale et admirative devant la grande beauté de
la mariée. On se dirige lentement vers la salle des mariages. La salle se peuple
de parents et amis, mais aussi surtout de curieux. Tous attendent...
Le Grand Prêtre entre avec solennité... Un murmure de surprise parcourt
la foule :
-... C’est lui qui marie ? Oui... C’est une vierge du temple descendante
de David et du Grand Prêtre Aaron... En outre, l’époux est de la famille de
David !
Le Grand Prêtre place la main droite de Marie dans celle de Joseph :
- Que le Dieu d’Abraham d’Isaac
et de Jacob soit avec vous. Qu’il vous unisse. Qu’il réalise en vous sa
bénédiction, vous donne sa paix, une nombreuse postérité, une longue vie et une
mort bienheureuse.
Puis il se retire, toujours très solennel.
Marie est épouse de Joseph.
On passe alors dans la salle attenante où est donnée lecture du contrat
de mariage qui stipule que Marie,
héritière de Joachim de David et d’Anne d’Aaron, apporte en dot à son
époux une maison et ses annexes, son trousseau personnel et quelques biens
hérités de ses parents.
Œ Ne pas manquer de contredire ici l’opinion si répandue selon
laquelle Marie était une petite campagnarde souillon et vaguement demeurée,
choisie précisément comme telle par Dieu dont chacun sait qu’il affectionne
spécialement, et c’est vrai, la simplicité et l’humilité. Non, Marie porte ces
vertus à une altitude tout autre, n’excluant ni la noblesse, ni l’intelligence,
ni la quasi totalité des connaissances intellectuelles
possibles à cette époque.