OECUMENISME… ?
Presque toutes les chorales
de mon secteur sont en deuil. Une maman de 50 ans à peine vient de décéder
d’une « longue et pénible maladie », affrontée avec courage et
lucidité. Sa famille s’étant tournée vers les laïcs dorénavant en charge des
obsèques, une messe fut programmée en prévision de l’affluence et de la
participation d’une puissante assemblée chantante.
J’y étais bien sûr, parmi
« les basses » d’une soixantaine de choristes. La messe fut très belle, très priante… Grand merci
à mon ex paroisse ! Remarquant les flottements de mon voisin chanteur
dans le choix des partitions, je lui précisai la chronologie de la liturgie,
ce qui l’amena à se confier un peu :
- Je suis Evangéliste à… (Ici le nom de son patelin…) et je ne connais rien à vos us et coutumes…
- Pas de problème … quel est
ton prénom ?
– Daniel…
- Waouh ! Moi
aussi… il y a donc deux descendants du prophète… Qu’est devenu le parcours
ALPHA lancé chez vous il y a dix ans ? J’y étais…
- C’est tombé à l’eau… il y a
bien peu de gens qui écoutent la Bible… nos soirées de partage biblique sont
peu fréquentées…
- Voilà mon adresse mail,
dis-moi les dates de vos rencontres… Il est possible que je vous rejoigne…
Cette belle messe se poursuit,
et nous voici au moment de la communion.
Face à une assemblée aussi hétéroclite, le célébrant pense alors devoir
rappeler que la communion, par l’hostie, implique chez nous une participation
profonde, un désir bien réel et aussi brûlant
que possible du CHRIST JESUS… au niveau des cœurs ! Mais il le
fait plutôt maladroitement me semble-t-il, en rappelant l’obligation préalable d’être baptisé et récemment confessé, « pour être pur… » A ces trois
mots, j’ai ressenti un « triple bémol » collectif saisir
immédiatement l’assemblée… Mon fort désir de communier venait d’entrer en
conflit avec le souci de ne pas blesser mon voisin. Certainement beaucoup
d’autres dans l’assemblée ressentirent cette douche froide sur le coeur.
Car il est certain que l’assemblée comptait ce jour de nombreux frères juifs,
réformés et pourquoi pas Musulmans. Bref une majorité de descendants d’ABRAHAM…
Et probablement fort peu d’agnostiques indifférents, adeptes de l’humanitarisme
de plus en plus obligatoire « médiatiquement parlant ».
Au nom de quoi cet autre
Daniel mon voisin serait-il postulé « moins pur » que moi ? La Justice de
DIEU Trinité
serait-elle compatible avec une forme de racisme envers certains de ses
enfants ? Pourquoi serions-nous, les cathos, privilégiés par Son Amour
et Sa Grâce ? Sa
Miséricorde nous serait-elle exclusivement réservée ?
Malgré la douleur de mon cœur, je
n’ai pas communié. L’assemblée cependant nombreuse en catholiques
pratiquants communia peu. Après quelques minutes de méditation, j’ai partagé ma
douleur, et ma frustration, avec mon voisin. Il me confirma avoir été blessé… Je lui ai présenté nos excuses.
Méditant ensuite cet
incident, la question très actuelle, et fortement médiatisée, des blasphèmes
et provocations diverses me remonte alors en surface. Je pense à CHARLIE-HEBDO dans la semaine de Pâques 2011 (… voir ma protestation « Rédemption 4 »), à
celle qui provoqua le saccage des locaux du même hebdo, par des musulmans, la
semaine dernière. Je pense au théâtre parisien
qui mobilise des jeunes chrétiens, et à la réaction disons «… timide et
politiquement correcte » de l’archevêque de Paris. Je pense aussi à cette
affaire d’un film sur les chambres à gaz
en Allemagne, où au nom de la liberté d’expression, un « artiste » (…
qui veut faire parler de lui pour des raison profondément altruistes comme il
se doit !), montre des hommes nus, zigounettes à l’air, jouant aux 4 coins
comme des gosses, juste avant l’arrivée des gaz mortels. Que ressentirait ce « génie naissant » du cinéma
actuel, trop souvent irrespectueux de tout, si un de ses grands-parents avait
été gazé dans un camp de la mort nazi ? Essaye-t-il d’exorciser
ainsi une hérédité familiale tragique, comme le fait chez nous Alexandre JARDIN,
mais avec un talent d’écrivain qui, lui, ne trompe pas ?
Je pense aussi au blasphème ignoble infligé au CHRIST
JESUS lors de sa mise en Croix. C’est moi, c’est vous,
c’est chacun des milliards d’êtres humains de l’Histoire, qui ne cessons de
manier le marteau pour bien enfoncer les clous… Et je pense aux
indescriptibles et paradoxales doses de bonheur, de calme, de lumières
diverses, de pardons qui me sont données presque à chaque rendez-vous
eucharistique, à chaque visite d’adoration face au Saint Sacrement, à la plus
part des escapades de ma pensée dans la journée, au volant, dans le métro ou
dans le train (… Bref quand je ne « coince pas la bulle ! »). Je
dois avouer au célébrant de cette messe que je
ne me confesse que deux ou trois fois par an auprès d’un saint homme. Et
je n’arrête pas de faire des bêtises… Suis-je ainsi blasphémateur ?
Pourquoi pas… ? Je sais que la vertu et la sainteté, pour moi, ne
seront pas sur cette terre. J’ai cessé cette quête que je ressens comme une
fausse route tant qu’elle reste volontariste. Ce
sont des dons à recevoir de « LUI », jamais des
sommets à conquérir pour flatter notre nombril et ainsi se positionner en
« mieux que les autres … ». Je pense aussi à ces peuples
chrétiens, farouchement attachés à leur foi, mais qui survivent sans prêtre et
sans « Présence réelle »
depuis si longtemps. Ce sont de véritables héros de la foi…
Je pense à la décroissance
ininterrompue des vocations dans notre vieille Europe, à tant de villages dont
l’église est fermée (voir « Une église de France (1) »
et « Une
église de France (2) »). Je pense à tant de personnes de mon
âge, condamnées à des messes télévisées (…quand ils en trouvent !)
parce que « les jeunes » du secteur se concentrent à des distances
qui leur sont devenues impossibles. Je pense à mes enfants et mes
petits-enfants… Sauront-ils trouver l’unique source du Bonheur de DIEU, au
plus profond d’eux-mêmes. Certes avec l’aide de ceux qu’ils croiseront dans
leurs vies, mais d’abord dans leur proche famille, bien avant les rares
« officiels » qui subsisteront heureusement. Peut-être…
Sous le seul
regard de DIEU, qui est « pur » dans toutes ces contradictions ? « … Aimez-vous les uns les autres,
comme « JE »… Tu ne jugeras pas… « JE » ne suis pas
venu pour juger… »
Youpi… ! J’ai la
réponse ! Nous sommes pourris par la pub ! Chacun sait que « PERSIL lavait plus blanc… et que OMO lavait plus
blanc que blanc… ! » (Rions… ! S’il nous reste un
peu d’humour)