KT de KOKA  (4)

 

 

 

 

LE FAMEUX RECIT DE LA CREATION

 

Bouquine le tout premier livre de la Bible. Tu y trouveras deux récits d'une création nécessairement unique... Déroutant ! Et c'est bien une première illustration d'un mode d'écriture qui veut forcer nos pauvres intelligences à admettre leurs limites face à l'infini. Mais aussi amener ces intelligences à entrevoir des réalités beaucoup plus subtiles que celles de nos cinq sens physiologiques.

 

Les premiers mots de la Bible résonnent dans tous les coeurs chrétiens : "AU COMMENCEMENT... DIEU CREA LE CIEL ET LA TERRE..."

La lecture attentive des premiers chapitres de mon KT doit t'avoir fait comprendre que ce "commencement" ne saurait concerner l'émergence de la matière physique dans le néant total qui, de notre point de vue,  le précédait. Le monde spirituel, avec son intemporalité et son ubiquité totale existait, mais sous une forme qui ne nous est pas perceptible. Il ne t'est pas interdit de rapprocher ces limites spirituelles de celles qui découlent de la géométrie à moins des quatre dimensions qui sont celles de notre univers. Ou aussi à plus de nos quatre dimensions, mais agencées entre elles de manières différentes.

 

Une seule vérité immuable subsiste. DIEU qui est éternel (- hors des contraintes du temps qui sont les nôtres -) est créateur de tout l'univers. Dans notre physique moderne, ce "commencement" est le Big-Bang. Avant cet événement... ? On ne sait rien actuellement. Il me semble qu'un mur infranchissable est posé, face à notre curiosité, par une des constantes de l'univers (.... celle de Planck). On commence seulement à concevoir que cette question "avant" pourrait n'avoir aucun sens, du moins pour "notre côté" de son observation. 

Avant ce commencement, et dans la pauvre mesure de cet "avant" qui lui aussi est une phase d'éternité inconcevable à notre intelligence, il y a eu le fameux affrontement entre la Sainte Volonté de DIEU désirant doter l'espèce humaine de "Sa Liberté", et LUCIFER se sentant agressé dans sa dignité par ce cadeau qui lui était inaccessible. J'ai évoqué ce conflit dans un chapitre précédent.

 

La succession des étapes de la création biblique, avec ses célèbres 6 jours, est une illustration poétique certes, mais qui répond à une nécessité pédagogique. Toute la vie des nombreuses générations de nos ancêtres était cadencée par le rythme hebdomadaire qui résultait des toutes premières observations des cycles lunaires. Toutes les intelligences étaient ainsi formatées. La seule science disponible aux esprits humains était celle de la vie de tous, et de tous les jours. Autant dire que DARWIN, EINSTEIN et le Big-bang étaient encore loin. Disqualifier la richesse de ce texte aux tristes prétextes de nos connaissance scientifiques actuelles, me semble d'une insondable légèreté. Et aussi d'une très épaisse couche d'orgueil qui postule que tous nos ancêtres n'étaient que des débiles mentaux.

Observe cependant que la succession des événements de la création biblique n'est finalement pas très éloignée (... sauf pour la durée !) du scénario actuellement dominant dans la cosmologie moderne. Sache que pour les religieux que nous sommes,  le 7e jour, celui où DIEU se repose devant "Son Ouvrage", est l'image des siècles où l'espèce humaine trace sa propre route. Après nous avoir donné en gérance la totalité d'un univers qu'il qualifie de "Bon"... et même de "Très Bon",  "Le Patron"  laisse totalement notre espèce  y exprimer sa liberté. 

Et nous le faisons sans cesse, à chaque instant de chacune de nos vies, sous la double sollicitation "du Bien" et "du Mal". Si nous restons seuls, il ne peut en résulter que de la grisaille... 

 

Tu liras ".. ET DIEU CREA L'HOMME A SON IMAGE..." Je pense que c'est précisément en cette fameuse, somptueuse  mais dangereuse Liberté qu'il nous faut voir l'image de DIEU en nous. Lui seul est totalement libre. Chacun d'entre nous, s'il est coupé de sa relation avec DIEU, est dangereusement libre d'abuser de sa liberté par tous les pièges que dressent les sollicitations de "l'Esprit du Monde" (... c'est une autre désignation de LUCIFER devenu SATAN, lequel s'acharne à faire capoter l'aventure humaine - donc la générosité de DIEU).

 

Tu liras aussi "... A L'IMAGE DE DIEU IL LE CREA, MÂLE ET FEMELLE IL LES CREA...". Encore une illustration de la force significative du mode d'écriture biblique. Ce brusque passage du singulier au pluriel, dans une même phrase et pour le même objet de l'action, est d'une vigueur qui frappe aux coeurs...! Je pense à la prodigieuse force de vie qui se déploie, au moins sur notre planète bleue, par l'efficacité de la reproduction sexuée, par la force prodigieuse de cet instinct de reproduction qui porte tout ce qui vit vers le futur, vers un plus, vers un ailleurs. Vers le sacrifice heureux aussi, au profit des enfants qui continueront l'espèce.

Pour l'espèce humaine, quelle splendeur véritablement divine que l'union corps, esprit et âme de deux êtres qui vouent toute leur vie à l'autre et aux petits qui naissent de cette union. Toutes les espèces du monde animal fonctionnent quasiment essentiellement sous l'influence de cette force. Mais seul l'espèce humaine est consciente des profondeurs d'éternité qu'elle recèle. Elle s'enracine dans la fécondité de DIEU elle-même. Elle en est le vecteur : "...FRUCTIFIEZ, MULTIPLIEZ-VOUS, REMPLISSEZ LA TERRE ET SOUMETTEZ-LA..."

 

Aussi, foin de ces doctrines minimalistes et peureuses (MALTHUS, JANSEN et ses successeurs les puritains...), qui camouflent  leur peur de la vie (...avec ses risques), en l'habillant des masques de la prudence. Foin de ces attitudes de fuyards devant les défis que l'espèce humaine doit sans cesse affronter pour faire triompher le mieux qu'avant, le plus paisible, le plus équitable, le moins pauvre. Surtout pour ceux qui le sont le plus. Vive la vie sacrebleu...!

J'ai le devoir de te transmettre le témoignage de ton arrière GP "Pépé Loup". Très peu de temps avant sa mort et en permanence dans un état de souffrances pénibles, il avait cependant gardé tout l'éclat de son intelligence. Je revois son visage, et son regard vif quand il me dit"... DANIEL... La vie est belle... la vie magnifique... Même quand le dernier quart d'heure est franchement pénible...!" Deux guerres mondiales à traverser, avec 7 enfants pour la deuxième... Comme on le dit : "faut l'faire" !

Je suis fier de ce papa-là.

 

"... A L'IMAGE DE DIEU IL LE CREA, MÂLE ET FEMELLE IL LES CREA..."

Parlons brièvement des "homos", toutes les époques en ont connu. Alexandre le grand appartenait à cette sorte de fraternité, pour ne citer que lui. Ni sa gloire, ni celle d'Aristote son précepteur n'en a souffert. Notre époque voudrait "normaliser" ce penchant au prétexte d'une discrimination dont leurs tenants seraient victimes. Le monde homo mène ainsi un grand tapage médiatique pour affirmer sa normalité...

Certes, il n'est pas chrétien d'exclure de la communauté humaine le fils ou la fille d'un même Père Céleste, et pour quelque prétexte que ce soit. Dans les cas de nuisance extrème seulement, la société a cependant le devoir de se protéger... Le monde homo n'est pas dangereux, du moins tant qu'il ne se fait pas recruteur auprès de la jeunesse. 

Mais une évidence s'impose : La nature a voulu une reproduction sexuée de toutes les espèces. Le créateur nous a voulu pleinement femme et pleinement homme pour ne plus faire qu'une cellule familiale liée par un amour qui est à l'image de l'Union Trinitaire. Avec sa fécondité. La voie normale du bonheur est bien celle-là. Le bonheur vrai, simple, doux et quasi immuable reçu, donné, bref vécu dans une famille où papa et maman s'aiment comme les tiens, tu en as l'expérience. C'est un diamant précieux à conserver jalousement, même s'il s'y mêle parfois des zones d'ombre. S'aventurer sur d'autres routes conduit toujours à des désillusions.

 

S'il est un domaine où l'éducation et le poids des conditionnements reçus dans l'enfance est le plus déterminant, c'est bien celui de la vie sexuelle. Pour l'essentiel, chacun reproduit ce que papa et maman lui ont transmis, comme exemple fortement influencé par les générations antérieures. Si une des composantes de cette affection bisexuée est défaillante, la marque en demeurera et se prolongera le plus souvent sur l'avenir. Malgré tout notre amour, l'éducation transmise n'est jamais parfaite. Les interférences avec le milieu ambiant sont inévitables et nécessaires. La résultante est seulement humaine... 

Des comportements homos sont observés chez la plupart des espèces vivantes. Il existe certainement des êtres qui peuvent affirmer en toute vérité ne jamais avoir perçu en eux la moindre attirance homo. Avec le recul dû à mon grand âge, je dois observer qu'ils sont probablement rares, et comme à proportion inverse de la vigueur spontanée  mise le plus souvent dans l'affirmation contraire. Il est tellement difficile d'oser regarder en ses profondeurs.

 

Sur cette question, comment ne pas s'interroger sur le célibat imposé aux hommes de DIEU par une tradition catho romaine d'origine seulement humaine

Certes JESUS fut totalement chaste, et une foule de raisons expliquent ce célibat, à commencer par sa double nature (-divine et humaine-), mais aussi par l'atrocité de la Croix qu'il savait incompatible avec la responsabilité (- alors seulement humaine- ) de père de famille. Parmi ses apôtres, ceux de la première heure, une majorité était mariés ou le furent. St Pierre le premier Pape était marié comme l'atteste l'évocation de sa belle-mère dans l'évangile (lire "  Sainte patronne des belle-mères "). Barthélémy et Simon eurent des épouses. St Jean ne se maria pas. Je ne sais pas ce que devinrent les autres célibataires de la bande, sauf Judas qui n'était pas précisément un adepte de la solitude dans les lits. Il faut relever que le célibat consacré n'était pas en odeur de sainteté dans la tradition juive. Il était nécessaire à ce "petit peuple" d'assurer le renouvellement de ses générations, sous peine d'être anéanti par ses puissants voisins. Ce fut par obéissance au Grand Prêtre de l'époque que la Vierge Marie consentit à prendre Joseph comme époux ( lire " Joseph"). 

Le célibat des prêtres ne s'est généralisé dans la seule église catholique romaine, que sous l'influence, au Moyen-Âge, des grands monastères. Il devint alors de plus en plus fréquent que des moines soient chargés de paroisses tout en restant attachés à leur communauté monastique et à son Abbé. Les dangers à long terme de cette dérive vers un célibat quasi général, mais pas encore imposé furent dénoncés à l'époque par des évêques en charge de familles. Ils ne furent pas suivis. Leur race s'est éteinte, même chez les gréco-cathos actuels. Avec le recul, quand on contemple la formidable puissance que représentait à l'époque, parmi tant d'autres, une abbaye comme celle de Cluny, on comprend aisément pourquoi.

J'ai pour amis un saint prêtre marié, sa belle épouse et leur nombreuse marmaille. J'ai été conduit tout au long de ma vie par des saints prêtres célibataires. Je  garde toute ma reconnaissance  et mon admiration à l'un d'entre eux, à son héroïque compagne et à leur fils. La vie m'a donc "démontré" que la discipline du célibat n'apporte rien à la qualité de la pastorale. Il lui faut une harmonieuse et libre cohabitation entre les deux états. A l'image de la "bande à Jésus".  Pour les brebis que nous sommes, l'évangélisation y gagnerait en  audience. Or évangéliser reste bien la toute première mission de l'Eglise. 

Je crains que pour une très forte part, ce célibat qui empoisonne la crédibilité des évangélisateurs au regard des "à évangéliser", ne soit une des causes du malentendu actuel. "... les brebis ne reconnaissent plus la voix du Bon Pasteur..." Le plus souvent. Pas toujours...

 

Dans le prochain chapitre nous parlerons d'ADAM et ÊVE, de la petite Lucy découverte par Yves Coppens, et du débat sans cesse renaissant entre les évolutionnistes et les lecteurs fondamentalistes de la Bible. Autant dire que la relativité du temps découverte par Albert (... E=mc² !) nous force à fortement modifier notre perception de la question. Sans aucunement remettre en cause les vérités spirituelles de la Bible, mais en bousculant (un peu...!) les discours habituels volontiers officiels.  Anticipe la réflexion !

 

(... à suivre)

 

 

 

DANIEL-KOKA