UN ENTERREMENT  

 

 

 

J’espère ne pas avoir été trop pessimiste dans  « ANTI-EUCHARISTIE »,  à propos des chicanes idiotes survenues lors de l’enterrement de la sœur d’un de mes amis prêtres.

En consolation, je dois partager vers vous un autre enterrement récent (… à mon âge, ils deviennent fréquents dans le voisinage !) La cérémonie, tenue dans une belle église de ma province, sans prêtre et dirigée par deux laïcs comme il est le plus fréquent dorénavant, fut appréciée et réconfortante pour tous.

 

Il se prénommait PATRICK. C’était un homme actif, courageux, humaniste, soucieux de justice et d’aide vers les autres. L’église était pleine. Un de ses amis dans le boulot nous fit la lecture de cette lettre très réconfortante :

 

« A vous tous !

Je vous envoie aujourd'hui ce message pour vous dire, que je suis attablé à mon bistrot préféré quelque part dans les cieux. Il m'accueille aujourd'hui au jardin du bon dieu.

C'est un endroit tranquille ou il m'arrive de boire un café en compagnie de ceux que j'ai maintenant retrouvés.

Je n'ai plus de vague à l'âme, ni de soirs de déprime, et près d'artistes amoureux de la rime, je vide avec Eychard quelques verres en parlant de peinture, d'amour, de chansonnettes et de littérature

Il y a là bien sûr des poètes, le Prince tirant sur sa bouffarde, l'ami Georges Brassens, il y a Brel aussi et Léo l'anarchiste.

Je vis aujourd'hui une célèbre affiche…

Trenet nous chante le Tour de France qui traverse les régions pendant que Rimbaud et Verlaine, à l'absinthe se ruinent doucement en évoquant Villon qui rôde près du bar avec les mauvais garçons.

L'ami René Fallet me parle de ses touches qui me font frissonner quand il pêche à la mouche. Je lui parle de Sylviane, de mes enfants et encore des copains qui m'ont fait la vie belle en laissant le désespoir au loin.

Il y a Boris Vian, Maupassant et Bruand écoutant les histoires d'un Coluche Hilarant. Je m'assois avec eux pour quelques libations entouré de Desproges Reiser et François que l'on appelle Tonton.

Nous rigolons des cons avec Frédéric Dard, souvenirs de prison avec un vieux Boudard. Audiard et puis Pagnol s'allument au Pernod.

Gainsbourg est au piano jouant sa Javanaise en nous chantant l'amour toujours aussi à l'aise. Dewaere est la aussi dans un coin et il trinque avec Bernard Dimey et Boby la pointe.

Assis autour du poêle il y a Jacques Rigaud, Jean Pierre Chabrol, Prévert et son mégot. Nous parlons de la façon de partir, Maurice Ronnet arrive.

 

La mort est tout un art de vivre

Dans mon bistrot préféré quelque part dans les cieux Je l'avoue, désolé, il me manque Sisi et mes enfants si précieux. Mais les amis les frères qui le hantent toujours, savent aussi bien qu'eux ce que c'est que l'amour

Ils sont bien plus vivants avec moi dans ce coin que la plupart de mes contemporains. Aujourd'hui la faucheuse qui m'a pris la main, pour se faire pardonner m'a conduit au bistrot des copains.

C'est donc d'ici frères et sœurs, que je vous embrasse maintenant. Et plus amoureusement encore toi Sylviane et vous mes enfants.

 

Je lève mon verre à Robert Doisneau »

 

OUI, j’ai beaucoup apprécié… La foi en La Vie Éternelle, on la sent bien présente …

 

 

DANIEL-KOKA

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