PHILO-GYMNASTIQUE
(2)
- Isaac NEWTON (1642-1727) marque
la naissance de la science moderne. Je l’évoque ici uniquement pour marquer la frontière qu’il va poser dans nos manières de penser.
La physique de NEWTON est construite sur l’invariabilité de l’espace et du
temps. Nous y restons sous le pouvoir (caché mais absolu…) de nos pendules sur
nos intelligences Les progrès très rapides de la science, sur les bases
géniales posées par ISAAC vont renforcer la domination cachée des
postulats matérialistes en nos modes de
pensée. Le fossé déjà ouvert avec la pensée théologique va se creuser.
Remarquons au passage que GALILEE (… très grand scientifique, précurseur de
NEWTON et persécuté par les religieux comme chacun sait), mourut l’année de la
naissance d’ISAAC. Avec le recul, on ne peut que se réjouir que NEWTON ait vécu
loin de Rome. Fossé de plus en plus profond, fossé de plus en plus agressif, de
moins en moins constructif hélas, dont la désespérance larvée en notre siècle
est une résultante. La crise actuelle de nos civilisations (2012…), que subissent tous ses enfants, désole
« Le PERE » universel, c’est une évidence… Sa générosité infinie n’a
jamais cessé de nous donner toutes les merveilles de la nature, rendues de plus
en plus accessibles par la science. Un retour à la sagesse s’impose face au
risque d’explosion… Nucléaire possiblement cette explosion, car on évoque de
plus en plus souvent l’intervention préventive
d’ISRAËL vers l’IRAN… !
NEWTON fut évidemment la cible des philosophes de l’époque,
et il n’hésitait pas à préciser sa pensée, qu’elle plaise ou pas :
« Le
temps absolu, vrai en mathématiques en soi et par nature, sans relations à rien
d’extérieur, s’écoule uniformément. L’espace, absolu par nature, sans relation
à rien d’extérieur, demeure toujours le même. »
La physique d’EINSTEIN, construite évidemment sur ces bases, va les dépasser, ouvrir la
voie à une sorte de sublimation de ces postulats, sans les détruire en leurs
apparences quotidiennes sur notre planète bleue.
Oui, pour tout ce qui est à la même altitude en cette terre, donc animé de
la même vitesse à laquelle notre terre tourne sur elle-même. Pour chacun le temps est alors absolu et
pratiquement immuable. Il s’impose avec la même pesanteur. Il est donc un des paramètres de notre liberté
individuelle et collective.
Sans les ignorer (… comme tous le faisaient
spontanément avant EINSTEIN), ne chipotons pas les quelques micro secondes
d’écart, de décalages imperceptibles, dans les durées de vie d’un pilote
d’avion supersonique ou d’un habitant permanent des hautes altitudes en nos
belles montagnes. Au ras de nos pâquerettes, nous avons tous vieilli plus vite
qu’eux, mais sans que ce soit perceptible. Il faudrait nous équiper d’horloges
atomiques coûteuses pour constater qu’elles aussi n’auraient pas mesuré le même
temps, alors que pour chacune, là où elles auraient évolué avec leur porteur,
la durée fut rigoureusement identique. C’est ce paradoxe qui servit de base au
célèbre film « la planète des singes ». C’est la signification de ce
paradoxe, désormais « prouvé » expérimentalement, qu’il convient
d’intégrer dans le fonctionnement de nos cerveaux.
Non, pour l’écoulement du temps. Non dans
l’infiniment grand cosmique, et l’infiniment petit moléculaire. Ce sera de ces
mondes que surgira la contestation, et le dépassement, de la physique de
NEWTON, sans l’abolir. Et surtout NON pour la
dimension énergétique sous-jacente à tous les constituants de notre
matérialité. Du coup, nos manuels scolaires, surtout en philo, et encore plus
en théologie je le crains, y prendront un gros retard.
En outre, le temps et l’espace, sont ici affirmés par
NEWTON comme deux concepts immuables, mais aussi totalement distincts l’un de
l’autre. Or EINSTEIN affirmera l’existence du seul « espace-temps »
au sein duquel ils sont indissociables et interdépendants. Et NEWTON enfonce un
peu plus le clou :
« DIEU
dure toujours. Il est présent partout. En existant toujours et partout, il
constitue l’espace et le temps. »
Evidemment ça sent très fort le panthéisme…
J’essaierai (… sous votre contrôle fraternel) de poser des frontières dans mes
« Théo-Gymnastiques » à propos de la Sainte Trinité. Mais
reconnaissons que deux siècles avant EINSTEIN, malgré l’absence de frontières qu’il ne pouvait poser, ISAAC
avait une intuition très pointue. Si on ajoute la très récente « non
matérialité de la matière », mais sa constitution ultime uniquement
énergétique (…au seul niveau de la physique) on voit que NEWTON avait raison.
LIEBNIZ (1646-1716) fut contemporain de NEWTON. On le connait
surtout comme philosophe, mais ce fut aussi un grand savant auquel NEWTON fit
beaucoup d’ombre. D’où une probable et légère mésentente… :
« Si
le temps était réel, indépendamment des choses qui durent, on ne pourrait pas
expliquer pourquoi DIEU a créé à un moment plutôt qu’à un autre. Le choix de
l’instant de création n’aurait pas de raison suffisante. »
« L’élasticité » du temps, conjointe avec
celle de l’espace, est « relative » aux différences entre la vitesse
de chaque monde en sa matérialité observable. Mais nous en serions rendus (… en 2000 et à suivre) à pouvoir affirmer qu’en leur immatérialité ultime et
énergétique, tous les objets observables dans le cosmos ont une origine
temporelle unique, issue d’un néant total inconcevable à nos intelligences.
Avant le « BIG BANG », il n’y avait rien, pas même du vide… ni
espace, ni temps. Après le « BIG BANG » l’espace cosmique se
développe, les systèmes distincts en leurs vitesses se constituent. Chaque
système peut observer les autres mais chacun avec ses propres pendules. Il
existe peut-être dans le cosmos des pendules synchrones, DIEU seul le sait. Observons au passage que ce parfait
synchronisme n’aurait qu’une signification très locale. Ne serait-ce pas
une subtile manifestation universelle de
la « communion des saints… ? »
En outre, par
l’immatérialité cachée et énergétique qui le constitue, tout le cosmos demeure
dépendant de la source de cette énergie constitutive de son existence elle-même.
Ultimement encore, EINTEIN indique que cette
énergie ne connait pas de limite temporelle ou spatiale. Elle est chez elle
partout et à chacun de nos instants, jamais les mêmes pour les autres…
Attention à l’atterrissage en ma gymnastique !
Bref, la question de savoir
pourquoi DIEU regardant Sa pendule aurait créé à un moment plutôt qu’à un autre n’a
aucun sens, il me semble. Et ne
peut pas en avoir. DIEU est
totalement hors du temps, dans SON éternité. Nous sommes dans
un temps initié « Au Commencement… » comme
le dit si bien et si simplement la Bible. Cette recherche d’une explication au
« pourquoi temporel », dans le cadre de notre temps à nous, est devenue un ridicule syndrome d’orgueil en
nos intelligences.
Non seulement la création ne cesse
jamais, mais en outre, sous le regard de DIEU, tous les temps n’ont jamais
cessé d’être « SON Présent immuable ». J’y sens un des
fondements ultimes de la Divine Miséricorde…
J’aime les deux pensées suivantes, encore de LIEBNIZ :
« Contre
le temps absolu et l’espace absolu des newtoniens : Une bien grande cage
pour une bien petite mouche ».
Je
m’identifie à la petite mouche. Face
aux étendues cosmiques je la perçois de dimension infra moléculaire ! Et
pourtant, cette petite mouche, elle pense comme toutes celles de son espèce et
elle se sent fort peu en cage. Oui, il y a les rhumatismes, la boite à 6
planches qui se rapproche avec son air moqueur, les difficultés quotidiennes
dont je sais qu’elles ne pourront que s’accroître.
Il y a aussi et surtout le règne de la peur qui
conduit tant de mes proches à une sorte de résignation pleine de lassitude par
laquelle on accepte tout et n’importe quoi. Enfin, il reste quelques barreaux à
ma propre cage. Elle n’est pas très propre… Ces barreaux, c’est moi qui les ai
construits. C’est moi qui les entretiens en me mentant.
Mais en contrepoids total et
définitif de toutes ces misères
partagées, il y a « La personne de JESUS ». « IL » s’est fait mouche avec nous, LUI qui est DIEU. « IL » a annoncé que les puissants de
son époque le mettraient à mort mais qu’il ressusciterait. Vingt siècles plus
tard, « IL » partage ma cage, et
j’ai tant l’habitude d’être regardé comme totalement cintré en le disant que
j’ose l’écrire ici. Je constate ainsi, quasi expérimentalement, que la physique
moderne, certes par tous les détours que j’essaye d’inventorier, confirme
l’éternité déjà présente que le CHRIST est venu proclamer, au risque de sa vie
humaine, et sans aucune illusion à cet égard. Toutes les formes
de pouvoir en notre Histoire ont tant besoin des pesanteurs de nos
« matérialités/temporalités » pour conforter leurs dominations.
Elles ne cesseront probablement jamais de manier le marteau pour enfoncer les
clous de la Croix. Et toujours plus ou moins avec nos complicités…
Au fond, le suis d’accord avec LIEBNIZ. La cage
est si grande qu’elle est infinie. Je me sens ainsi gâté d’avance… La divinisation promise dans « … à Son Image
Il nous créa… » est commencée pour chacun.
« L’espace
est l’ordre des coexistences possibles, comme le temps est l’ordre des
successions possibles. »
En raccourcis, les
deux ne sont que le champ nécessaire à l’exercice de notre royale et divine
liberté. Son exercice, sa conquête lente et besogneuse, sont toujours
ultimement sous-tendus par l’infinie générosité de DIEU en sa création
incessante. Cette générosité est tellement permanente que nous nous y sommes
habitués. Que nous ne la percevons plus. Que nous l’identifions rarement. Et
que finalement, par la perfidie de Satan,
les difficultés que nous rencontrons
immanquablement nous conduisent trop
souvent à mettre DIEU en accusation.
Non, sacrebleu… ! Ma mort, votre mort, la mort de
tout ce qui vit, sont toutes définitivement vaincues par la Croix suivie de la
Résurrection. Le
« compagnonnage » avec JESUS, si nous acceptons librement d’entrer
dans cette fabuleuse aventure, confirme existentiellement la réalité de notre
éternité présente.
Certes, « IL » nous y fait entrer très
partiellement, mais c’est déjà éblouissant. D’accord, c’est indémontrable, je
le sais ! D’accord je suis guetté par la camisole de force, je le
sais ! Je la préfère au désespoir toujours caché dont sont habillés ceux
qui veulent m’en revêtir. Mais ça s’expérimente et je ne suis pas le seul, très
loin s’en faut, à l’avoir fait.
Les sceptiques chroniques, le plus souvent blessés par
les maladresses institutionnelles des diverses religions objecteront que je
fais une sort de fixation maladive sur le christianisme. Que le monde n’en est
plus là. Et que si à la rigueur un beau et vrai christianisme serait préférable
au néo-barbarisme actuel, je resterai cependant prisonnier d’une sorte de
racisme religieux, en excluant de la générosité divine les deux tiers de
l’humanité. Je suis d’accord avec cette
critique. Mais très partiellement, car j’observe à tout coup qu’elle n’est que
le justificatif commode d’un athéisme somnolent, pontifiant, et trop souvent
très « intéressé ».
DIEU n’est pas raciste. Il parle, LUI, d’autres
langages aux tréfonds des cœurs de SES enfants non chrétiens. IL souffle sur le
besoin de bonheur qui habite toute l’espèce humaine. Il suscite en eux,
inconsciemment souvent, des actions
d’amour envers leurs proches et envers leurs divinités à eux. Peu importe aux yeux de DIEU les innombrables variantes de cultures et
de vocabulaire.
Seul importe, pour toute l’humanité, le
degré de satisfaction de « LA LOI
DIVINE » si bien condensée par La
Parole de JESUS « …celui qui aime DIEU ET son prochain, celui-là accomplit
PARFAITEMENT LA LOI… » Voilà la finalité ultime. Elle se mesure
à la qualité du bonheur de vivre. Où que nous soyons. Tout le reste, aussi
noble soit-il, n’est que de l’ordre des moyens. Nous les avons trop souvent
travestis en véritables idoles. Je ne doute pas que toutes
les vraies religions, en leurs livres sacrés et leurs traditions, recherchent
la même finalité. Et cette recherche réjouit le cœur de DIEU…
Une illustration rigolarde me monte aux yeux. Elle est
due au talent de PIEM et je la sens, en « l’atemporalité » de la
bienveillance divine, particulièrement opportune face à la monté actuelle des
périls. La crise financière l’accélère. Les autorités de toutes sortes ne
savent plus comment s’y prendre… Le monde se cherche… Nous vivons une
sorte de gigantesque rupture avec tous les modes de gouvernances antérieurs. Un retour à des racines
transcendantes est nécessaire, urgent, tant pour ceux qui gouvernent que pour
les pauvres comme vous et moi qui sont gouvernés.
Au prochain chapitre, toujours guidé
par mon « ABC du BAC » nous contemplerons le déploiement des postulats matérialistes tel que notre
éducation nationale les promulguait dans les années 50, Ils ont
généré tant de bonheur au 20e siècle… ! Le délice des
goulags, ceux des camps de la mort, des révolutions culturelles en Asie… Et actuellement, certains pensent encore,
surtout en notre belle France porte-étendard de la liberté, que cette sorte de
« Club Med » planétaire demeure le seul objectif valable… !
Notre trajectoire chronologique reviendra
sur la rencontre d’EINSTEIN et de BERGSON. Je l’ai déjà un peu évoquée… (Voir «THEOPHILIE du 21e
siècle (3) »)
(… à suivre)
DANIEL-KOKA.