JESUS A DISPARU Œ

 

 

(Luc 2, 43-45) : « Une fois les jours écoulés, alors qu’ils s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances. Ne l’ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem »

Douleur de Marie. Silence de Joseph qui partage cette douleur et la reçoit comme un reproche brûlant ... Jésus a disparu. On ne le trouve nulle part dans la caravane des Nazaréens ni même parmi les groupes de Galiléens. En hâte, on remonte vers Jérusalem, à contre-courant de la foule sur le chemin du  retour. Anxieusement on interroge, on scrute du regard, on cherche ... La fatigue et le désespoir s’installent avec la terrible question de la responsabilité face au secret et à la mission messianique ... Seigneur ! Au secours !

Dans Jérusalem, personne ne l’a vu. Beau, grand, blond ... Il y a tant de gosses qui sont beaux, grands et blonds !

Au bord de l’épuisement, après trois jours de vaines recherches, arrivant dans la cour du temple où les docteurs enseignent et s’affrontent, ils entendent enfin la voix tant chérie : « ... Oui, ces pierres entendront de nouveau ma voix, et elles frémiront à ma dernière parole ».

Oh, Joseph et Marie ne saisissent pas cette annonce des trois autres terribles journées ! Dans leur joie, ils bousculent les rangs de la foule, ils courent et embrassent ce fils retrouvé, enfin ! Ils pleurent tous deux de bonheur et d’anxiété libérés.

- (Luc 2, 48) « Mon enfant pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois, ton père et moi nous te cherchons angoissés ! »

Jésus les regarde. Gravement. Un silence, puis très soumis et avec un ton de voix  douloureux  il questionne :

- « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père? »

Sur l’instant, Marie et Joseph ne peuvent pas comprendre l’immense portée prophétique de ces trois jours, de leur quête assoiffée et angoissée de Jésus, de la plénitude de ces retrouvailles après la solitude et la souffrance.

Mais ils comprennent parfaitement le doux rappel de leur fils à l’ordre divin. Plus jamais ils ne demanderont pourquoi à celui qui sait.

 

Œ Le « recouvrement de Jésus au temple » était le cinquième et dernier des mystères joyeux du rosaire., du moins avant que notre JP II n'ajoute le mystère de la Miséricorde.

 Il me semble que l’entrée dans sa méditation doit se faire en contemplant l’étonnant contraste entre la jeunesse de Jésus, son extrême soumission, sa parfaite obéissance à ses parents sur le mode humain d’une part, et d’autre part sa douce réponse « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas...? » D’autres aspects monteront au cœur dont évidemment la similitude prophétique entre les trois jours de recherche aboutissant à la joie des retrouvailles, avec les trois jours terribles qui sépareront le vendredi saint et le jour de la résurrection pascale. A l’exemple de Marie et de Joseph, recherchons-nous Jésus avec la même passion, à chacun de nos si fréquents éloignements du temple... ? Nous laissons-nous « recouvrer »  par notre Sainte Mère ?