THEO-SCIENTO TELESCOPAGE.

 

 

Je tombe par hasard sur deux articles d’une revue (… la vie spirituelle) publiée au Cerf (n°747 de juin 2003). Tous deux « gratouillent » un thème qui me tarabuste quasi en permanence en y mentionnant heureusement un beau parallélisme avec la pensée de René GIRARD. Ils y affirment que contrairement au dogme majeur du « P.Q. » (*) ambiant, foi et science n’auraient jamais dû s’opposer mais plutôt travailler en synergie dans l’approche d’une même vérité.

 

Deux articles  m’interpellent.

 

Ø Dans le premier (Par Lytta BASSET, prof. de théologie à l’université de Lausanne, donc probablement très proche de mes bons amis, grands évangélisateurs dans ce secteur), je lis :

« JANKELEVITCH faisait observer… Il n’y a qu’une seule chose que DIEU Lui-même ne sait pas faire… Faire que les choses faites n’aient pas été faites… »

 

JANKELEVITCH a vécu de 1903 à 1985. L’essentiel de son œuvre a été publiée après 1940. Albert EINSTEIN avait publié sa relativité restreinte en 1905 et la révolution de la relativité générale en 1919. Par elle, la science elle-même confirme que DIEU est hors du temps, comme de l’espace et de la matière. Tout cela n’est qu’objet de « SA » création. Dieu n’est aucunement soumis aux pesanteurs du temps dont nous sommes à ce point prisonniers, que même un esprit aussi puissant que le grand philosophe français s’en montre captif.  On retrouve bien dans cette citation notre commune tendance à faire de l’homme le centre de tout. C’est bien le fond de Genèse 3. 

 

Or tout s’origine et s’accomplit en DIEU, y compris l’inconsistance ultime de nos pendules, fussent-elles atomiques. DIEU lui-même en règle la marche, probablement en une espèce de boucle qui s’abolit dans l’éternité divine où tout est présent à tout, y compris nos errements dans l’accomplissement de la création, nécessaire tribut de la liberté dont le créateur nous a équipés.  La résurrection de JESUS, sa présence vivante et quasi palpable sur chacune des trajectoires de nos vies ici-bas, a aussi  cette signification. Devant l’éternité de DIEU, qui seul « EST », notre temps n’est qu’une illusion. La durée de notre vie, et l’espace dans lequel elle se déploie ne sont que jeux de miroirs. DIEU attend chacun d’entre nous dans un autre mode d’existence qui échappe totalement au temps, à l’espace et à leurs pesanteurs.

 

Je m’étonne de ne pas voir (… mais je suis un petit lecteur. Certains de nos amis pourront peut-être m’aiguiller plus valablement), 86 ans après la révolution d’ordre véritablement métaphysique opérée par le grand Albert, la prise en compte de sa pensée dans la théologie actuelle. Amis théologiens… Me gouré-je ? Please… Mail-me ! (Mise à jour en décembre 2015 … J’ai récemment bouquiné un ouvrage pondu par un jeune prêtre, issu d’une vocation tardive, après de hautes études scientifiques. Avec une grande rigueur dogmatique, il affirme « démontrer » que l’évolution, DARWIN et tous ses successeurs seraient « à côté de la vérité ». Ce théologien érudit et obéissant est évidemment très apprécié dans les milieux « tradis ». Ce formatage obscurantiste et fixiste est contraire à l’Evangélisation attendue par ceux qui sont hors de nos murs)

 

Ø Dans le deuxième (Par J.M. MALDANE O.P., de l’académie pontificale des sciences et de l’université libre de Toulouse) je vois le constat d’une amorce de réconciliation entre foi et science

 

L’auteur affirme qu’il est dorénavant possible de les faire cohabiter sans trop de complexes dans les mêmes neurones. Il relève que cette possibilité n’avait jamais cessé et que bien des grands savants restèrent des hommes de foi. Il énumère les belles convergences nouvelles et les confirmations qu’elles apportent à la grande tradition chrétienne.  Cependant :

- Je m’étonne d’une tonalité générale qui place nettement les chrétiens sur la défensive. Je ne me sens pas du tout ni en position, ni en devoir de défense. DIEU n’a pas à être défendu, il est assez grand pour le faire lui-même et mieux que nous. En a-t-il même besoin ? Si je me sens en devoir de conquête, ça n’est pas du tout pour Sa défense ou celle des « institutions représentatives » (… la CGT du SAINT-ESPRIT par exemple) aussi respectables qu’elles soient (… je parle également de la CGT… « P.Q. » oblige !).

Mais surtout et d’abord par devoir d’obéissance amoureuse à un pauvre charpentier de village, le plus grand « théologien » de tous les temps mais qui jamais, au grand jamais, ne s’est posé en donneur de leçons en langage abscond. Surtout pas envers le petit peuple. Seul NICODEME me semble-t-il y a eu droit, mais avec beaucoup de délicatesse, et dans un langage qui restait accessible à l'érudit qu'il était.

- Je m’étonne de ne pas voir dans ce bel inventaire des nouvelles convergences, l’argument que j’ai cité à propos de JANKELEVITCH. Il est pourtant de la taille d’une bombe A (… C’est le cas de le dire). Me gouré-je ? (bis).

- Enfin je m’étonne de ne pas voir abordées les conséquences de la récente théorie des cordes en physique des particules. Restant actuellement très contestée, elle affirme de fait que le matérialisme en ses fondements philosophiques (… donc en toutes ses conséquences du genre "lumières", positivisme outrancier, laïcisme étroit ou marxisme dur ou mou !) voit ses bases anéanties. DEMOCRITE se serait fourré le doigt dans l’œil, et jusqu’au coude. Et avec lui tous ses nombreux continuateurs. La matière, en ses composantes ultimes, ne serait que de l’énergie intelligente douée d’une volonté organisatrice… Oui, j’ai lu ça ! Il s’agit d’une bombe H dans le « P.Q. » (* bis). (Mise à jour en décembre 2015… La théorie des cordes est dorénavant « confirmée » par sa cohérence avec des observations en labo, surtout au CERN de Genève. Les conséquences concernant le « regard de nos neurones » sur le temps sont gigantesques. Les affrontements plus que bimillénaires entre PLATON et DEMOCRITE voient s’effacer leurs frontières  philosophiques.)

 

Je n’ai jamais douté de cette logique au nom de ma foi. Le petit physicien que je suis, face à cette possible confirmation dont il n’a aucun besoin, se réjouit de voir l’humour de DIEU à l’œuvre. Le dogmatisme obscurantiste a changé de camp. Nos scientistes purs et durs sont devenus des brontosaures… ! J’ai quelques amis qui sont des « frères ». On va rigoler !

Donc DIEU a de l’humour. Il se confirme hélas que les théologiens en ont peu. En outre, il me semble évident que l'affrontement avec la science, en affirmant deux modes de pensée bien cloisonnés est plus conforme aux intérêts de leur fond de commerce. Me gouré-je ? (ter). 

Si un physicien de haute volée me lit, j’aimerais savoir où en est cette théorie des cordes…

 

Mise à jour en juillet 2012 : Mes chapitres THEO GYMNASTIQUE, PHILO-GYMNASTIQUE et THEOPHILIE DU 21e SIECLE osent aller beaucoup plus loin sur ces thèmes… Mais en propositions seulement, et aucunement sur un mode professoral. Il me fait généralement fuir… Je m’efforce donc de ne pas vous l’imposer.

DANIEL-KOKA.

(*) Pour la dernière fois, et au risque de devenir pesant, j’explique ma formulation. 

Le « Politiquement Correct » ambiant me semble être notre variante soft des hôpitaux psy des popofs. Pensée unique obligatoire, et avec nivellement par le bas. Nous sommes postulés trop c… pour oser réfléchir. Mais dormons tranquilles, nos politiques et nos journalistes, eux, ont lu dans les grands livres, ils s’occupent de notre bonheur et on peut leur faire confiance. L’ENA… c’est tout autre chose que la caserne des pompiers de mon village. J’avoue me sentir des fureurs face à la moindre trace de cette sorte de mépris envers le petit peuple. Il n’est pas rare, hélas, dans nos milieux d’Eglise. 

Pour bien marquer mon allergie envers cette tendance, j’écrivais P.K. au début de mes élucubrations. (P.K. = Politiquement Korrect…, à la mode teutonne des années 40). Je préfère dorénavant P.Q. par allusion phonétique à une sorte de papier dont nous avons tous un usage qui nous rappelle la toujours nécessaire humilité.

 

P.S.

Un important congrès organisé par les Pères Dominicains s’est récemment tenu à OXFORD. Conseil Pontifical de la culture, co-organisateur y était représenté par le Cardinal POUPARD. Son thème était « Science, foi et culture ». Le projet « STOQ » « Science, Théologie et Quête ontologique » y fut lancé. Il va donc y avoir des avancées dorénavant rapides sur les questions que j’ai posées dans ce Théo-Sciento-Télescopage.