POURQUOI ? (1)
Je
cherche des sonneurs de tocsin pour ne pas avoir à sonner le glas.
Il
y a urgence !
A
vrai dire, nos clochers sonnent de moins en moins, nos églises se vident,
ferment, se délabrent et tombent parfois en ruine.
La
composante religieuse, indéracinable composante de notre espèce, invente sans
cesse de nouveaux rites, de nouvelles liturgies, des nouvelles idoles. L’ingéniosité
du « Prince de ce Monde » sait les rendre plus efficaces que le
triste témoignage actuel des « Fils de la Lumière ».
Indécrottables
nostalgiques d’une domination temporelle qui n’est plus justifiée, nous espérons
secrètement un Richelieu ou un Mazarin, plutôt que de nombreux Turgot ou
Vauban parmi nous, tandis que notre éphémère roitelet
(...
j'écrivais ça en pleine gloire de J.C.... Pas notre Seigneur, celui de
l'Elysée !)
a cherché son sacre
sous la culotte de Madonna.
Et
devant ce résultat magnifique, les béni-oui-oui scandent que tout va très
bien puisque l’avenir est assuré par le « charisme de vérité »
conféré avec la mitre à ceux qui la portent et à leurs délégataires.
Vérité
dogmatique, peut-être oui ,et certainement pas à toutes occasions. Même quand je ne
comprends pas. Mais vérité
dans les stratégies et la manière de les mettre en œuvre en vue de l’évangélisation,
non, c'est évident. La preuve en est plus que largement apportée par les faits.
Je
ne suis pas amateur des références en matière de citations. Je trouve le procédé
ostentatoire et pédant. En outre, il est hors de ma portée. Cependant, il me
semble qu’ARISTOTE définissait l’intelligence comme la faculté de poser
des « actes
(… donc pas du
bla-bla-bla),
en adéquation avec les faits". Un auteur dit aussi que se tromper n’est jamais bien grave, mais que
persévérer dans ses erreurs, voilà qui est gravissime.
Prière,
oui et beaucoup, mais pour aller vers les autres. Surtout pas pour rester confinés
en nos sacristies, nos bénitiers et nos confessionnaux. JESUS n’est pas resté
entre les murs de sa maison à Nazareth. St PAUL n’est pas resté à Tarse en
méditation et adoration après sa conversion, il s’est jeté sur les routes
à l’invitation d’un obcur disciple venu lui sonner le tocsin. Le « Sel
de la Terre » est destiné à la soupe commune, pas seulement aux subtils
potages des beaux quartiers. Aux bonnes intentions sagement distillées dans les
conseils pastoraux réservés au 4e
âge, quand ils existent encore, je préfère l’évangélisation dans
les bistrots, sur les chantiers, dans les rues.
Eucharistie,
oui et beaucoup. Mais véritablement vécue dans l’amour mutuel qui nous vient
du Seigneur. Le plus souvent cette qualité de fraternité est plus dense, plus
palpable, plus réelle au contact des païens qu’à celui des chrétiens.
Sous-off
de l’évangélisation dès mes 14 ans, officier à partir de 18, officier supérieur
et peut-être général vers la quarantaine, enseignant occasionnel à l’école
de guerre de ce beau combat, j’étais soutenu par des saints prêtres.
Un
charmant jeune homme ( il sera « mon New ») lui a succédé. Formé
à l’étranger, il ne connaît rien à la culture gauloise et bien peu des
finesses de la boxe française. Il manie le goupillon avec tant
d'pbstination dans la maladresse
que j’en viens à craindre pour la bonne volonté postulée sous-jacente.
La
France, il est vrai, n’est plus un peuple prophète.
Ecrivant
ces lignes, je suis l’hôte d’un peuple pauvre, très pauvre. Mais
courageux, digne, admirable à bien des égards surtout en sa cohésion réellement
centrée sur les pauvres et les petits. Hélas, ces beaux résultats sont les
seuls d’une révolution marxiste provoquée par les abominations d’une
culture dont l’étendard porte en devise « In God We Trust ».
L’Eglise locale, cependant labourée durant de longs siècles par des saints
prêtres du gabarit des miens s’est tue ou a joué le jeu de ces sinistres
dictateurs.
Ce
peuple est resté chrétien dans ses neurones. Mais en son cœur, JESUS y a été
remplacé par « Le Che », prophète et martyr local qui les a libérés.
Probablement pas pour longtemps car ils sont à nouveau sous l’autorité
d’un dictateur et d’un « parti » flicard. Dans le mausolée
national de la révolution règne la même ambiance que dans la crypte de St
Pierre à Rome. Flagrant… !
Encore
un métro de manqué… Combien de morts déjà, et combien dans peu de temps ?
Pourquoi ?
Il
ne faut pas lire « In God WE Trust », mais « In Gold We Trust ».
Je ne peux plus respirer dans ces lieux de l’Eglise où l’on bafoue les
pauvres et les humbles, en leur préférant systématiquement les « gens
biens », les « présentables ». Devant DIEU, je ne suis pas présentable
et ne le serai jamais.
« Pouvoir
de l’ESPRIT ? Ou esprit de pouvoir ?»
La
question fut judicieusement posée, mais sans réponse, par un Monseigneur de ma
connaissance il y a quelques années. Les faits m’ont apporté sa réponse.
Il
y a le feu, vous dis-je ! Je cherche des sonneurs de tocsin car j’en ai
marre d’entendre sonner le glas de mon Eglise et de voir sa tombe se creuser
avec acharnement, ses fossoyeurs les plus actifs étant trop souvent les chrétiens
eux-mêmes.
DANIEL-KOKA
A force de tout voir, on finit par tout accepter.
A force de tout accepter, on finit par tout approuver.
(Saint Augustin)