POURQUOI ? (1)

 

 

 

 

 

Je cherche des sonneurs de tocsin pour ne pas avoir à sonner le glas.

Il y a urgence !

A vrai dire, nos clochers sonnent de moins en moins, nos églises se vident, ferment, se délabrent et tombent parfois en ruine.

 

La composante religieuse, indéracinable composante de notre espèce, invente sans cesse de nouveaux rites, de nouvelles liturgies, des nouvelles idoles. L’ingéniosité du « Prince de ce Monde » sait les rendre plus efficaces que le triste témoignage actuel des « Fils de la Lumière ». Cramponnés désespérément à un style de communication totalement dépassé, nous sabordons le message et la présence du CHRIST, aussi sublime et nécessaire qu’ « Il » demeure. Obstinément ancrés et identifiés aux classes aisées, nous renions de fait le choix et la joie de JESUS dans sa louange : « Je te bénis Père ! Ce que tu caches aux sages et intelligents, tu le révèles aux tout-petits… »

Indécrottables nostalgiques d’une domination temporelle qui n’est plus justifiée, nous espérons secrètement un Richelieu ou un Mazarin, plutôt que de nombreux Turgot ou Vauban parmi nous, tandis que notre éphémère roitelet (... j'écrivais ça en pleine gloire de J.C.... Pas notre Seigneur, celui de l'Elysée !) a cherché son sacre sous la culotte de Madonna. Quel progrès depuis St Louis et la Pucelle d’Orléans !

Et devant ce résultat magnifique, les béni-oui-oui scandent que tout va très bien puisque l’avenir est assuré par le « charisme de vérité » conféré avec la mitre à ceux qui la portent et à leurs délégataires.

 

Vérité dogmatique, peut-être oui ,et certainement pas à toutes occasions. Même quand je ne comprends pas. Mais vérité dans les stratégies et la manière de les mettre en œuvre en vue de l’évangélisation,  non, c'est évident. La preuve en est plus que largement apportée par les faits. Nous n’avons rien compris, mais alors rien du tout, à la paternelle mais ferme question : « France… Qu’as-tu fait des promesses de ton baptème ? »

 

Je ne suis pas amateur des références en matière de citations. Je trouve le procédé ostentatoire et pédant. En outre, il est hors de ma portée. Cependant, il me semble qu’ARISTOTE définissait l’intelligence comme la faculté de poser des « actes  (… donc pas du bla-bla-bla), en adéquation avec les faits". Un auteur dit aussi que se tromper n’est jamais bien grave, mais que persévérer dans ses erreurs, voilà qui est gravissime. Ma foi s’ancre essentiellement dans ce que j’ai vu et vécu. Dans les prêtres que j’ai rencontrés, dans l’œuvre de DIEU parmi nous et très peu dans les prêchi-prêcha ou autres spéculations théologiques volontiers abscones (… et dans ce mot, il y a « abs » ! ).

 

Prière, oui et beaucoup, mais pour aller vers les autres. Surtout pas pour rester confinés en nos sacristies, nos bénitiers et nos confessionnaux. JESUS n’est pas resté entre les murs de sa maison à Nazareth. St PAUL n’est pas resté à Tarse en méditation et adoration après sa conversion, il s’est jeté sur les routes à l’invitation d’un obcur disciple venu lui sonner le tocsin. Le « Sel de la Terre » est destiné à la soupe commune, pas seulement aux subtils potages des beaux quartiers. Aux bonnes intentions sagement distillées dans les conseils pastoraux réservés au 4e  âge, quand ils existent encore, je préfère l’évangélisation dans les bistrots, sur les chantiers, dans les rues.

Eucharistie, oui et beaucoup. Mais véritablement vécue dans l’amour mutuel qui nous vient du Seigneur. Le plus souvent cette qualité de fraternité est plus dense, plus palpable, plus réelle au contact des païens qu’à celui des chrétiens. Contresens ! Pourquoi ?

 

Sous-off de l’évangélisation dès mes 14 ans, officier à partir de 18, officier supérieur et peut-être général vers la quarantaine, enseignant occasionnel à l’école de guerre de ce beau combat, j’étais soutenu par des saints prêtres. Ils ont prudemment entretenu chez moi l’illusion que presque tous les clercs leur ressemblaient. Avec le dernier d’entre eux, je connus enfin le bonheur de voir réellement émerger « Le Royaume » au sein de notre paroisse. Qu’il soit béni. Je l’appellerai « mon Ex » dans le nombreuses occasions qui suivront.

 

Un charmant jeune homme ( il sera « mon New ») lui a succédé. Formé à l’étranger, il ne connaît rien à la culture gauloise et bien peu des finesses de la boxe française. Il manie le goupillon avec tant d'pbstination dans la maladresse que j’en viens à craindre pour la bonne volonté postulée sous-jacente. L’ordre et la discipline étant en danger paraît-il, on restaure donc l’école maternelle pour des gens qui étaient bien souvent au-delà de l’abécédaire et entendaient poursuivre la montée. En colonne par quatre, et marche… Le soleil se lève à l’est !

La France, il est vrai, n’est plus un peuple prophète.

 

Ecrivant ces lignes, je suis l’hôte d’un peuple pauvre, très pauvre. Mais courageux, digne, admirable à bien des égards surtout en sa cohésion réellement centrée sur les pauvres et les petits. Hélas, ces beaux résultats sont les seuls d’une révolution marxiste provoquée par les abominations d’une culture dont l’étendard porte en devise « In God We Trust ». L’Eglise locale, cependant labourée durant de longs siècles par des saints prêtres du gabarit des miens s’est tue ou a joué le jeu de ces sinistres dictateurs.

Ce peuple est resté chrétien dans ses neurones. Mais en son cœur, JESUS y a été remplacé par « Le Che », prophète et martyr local qui les a libérés. Probablement pas pour longtemps car ils sont à nouveau sous l’autorité d’un dictateur et d’un « parti » flicard. Dans le mausolée national de la révolution règne la même ambiance que dans la crypte de St Pierre à Rome. Flagrant… !

Encore un métro de manqué… Combien de morts déjà, et combien dans peu de temps ? Pourquoi ?

 

Il ne faut pas lire « In God WE Trust », mais « In Gold We Trust ». Je ne peux plus respirer dans ces lieux de l’Eglise où l’on bafoue les pauvres et les humbles, en leur préférant systématiquement les « gens biens », les « présentables ». Devant DIEU, je ne suis pas présentable et ne le serai jamais.

 

« Pouvoir de l’ESPRIT ? Ou esprit de pouvoir ?»

La question fut judicieusement posée, mais sans réponse, par un Monseigneur de ma connaissance il y a quelques années. Les faits m’ont apporté sa réponse. Elle n'est pas réjouissante ni pour le présent, ni pour l'avenir.

 

Il y a le feu, vous dis-je ! Je cherche des sonneurs de tocsin car j’en ai marre d’entendre sonner le glas de mon Eglise et de voir sa tombe se creuser avec acharnement, ses fossoyeurs les plus actifs étant trop souvent les chrétiens eux-mêmes.

 

DANIEL-KOKA

A force de tout voir, on finit par tout accepter.

A force de tout accepter, on finit par tout approuver.

(Saint Augustin)

 

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