PÂQUES
2007 (2)
Nous opposons un mur de béton armé aux tendres et folles
sollicitations de l'ESPRIT-SAINT. Les ACTES DES APÔTRES
qui nous sont donnés à relire en ce temps pascal, nous
montrent cependant très explicitement sous quelle autorité
Dans le cadre des actions EGLISE EN ACTES déja évoqué dans
mes chapitres précédents, je retrouvais jeudi dernier en soirée le petit groupe
de partage auquel je participe. Nous avions pris la décision (... sans
consuter M. le Curé ! Quelle horreur...! Preuve qu'il y a du progrès...)
d'étudier très attentivement les ACTES, en nous posant sans cesse la question, "quelles différences entre ceux d'il y a vingt siècles
et nous aujourd'hui ?" Cette soirée était la première
où le groupe osa s'aventurer sur cette piste possiblement très peu dogmatique
et désobéissante. Relever toutes les différences, qui sautent aux coeurs,
demanderait un pavé de plusieurs centaines de pages évidemment promises
aux foudres de ce qui reste de censure au Vatican. Mais j'ai rigolé in peto,
face aux réactions de mes amies en matière de "densité
de la présence de l'ESPRIT SAINT" en chacun d'entre
nous. A l'image de PIERRE le renégat de la nuit de la passion, mais qui
ressuscitait les morts quelques semaines plus tard, j'ai cité l'histoire de mes
amis BOB et CHARLES pour bien illustrer la notion d'un "avant" et d'un "après". Car le SAINT ESPRIT est
parfaitement capable d'être infiniment moins soft que les habituelles
résultantes du baptème dans l'eau et de la Confirmation.
- BOB est citoyen suisse. Me recevant chez lui du côté de Lausanne
il y a quelques années, il m'a raconté le début de sa trajectoire
d'évangélisateur : "... j'avais dépassé la
vingtaine... je ne croyais plus en rien... j'avais brûlé ma vie dans toutes les
conneries possibles... drogue, alcool et fesse, tout y était passé... Bref, ma
vie n'avait plus aucun sens... un soir, j'étais debout sur une chaise, la corde
au cou solidement accrochée à une charpente. Et j'allais virer la chaise quand
j'ai entendu fort et clair une voix qui me disait : "Ah non ! Tu ne vas pas faire ça...!" Je me suis décroché en faisant bien attention de ne pas me
casser
J'ai entendu BOB parler de JESUS... ça décoiffait et que
c'était efficace ! Il est maintenant au Canada avec toute sa petite famille.
- CHARLES était évêque catholique romain, donc tout ce qu'il y
a de plus officiel après le pape. Il était même secrétaire de la conférence
épiscopale canadienne depuis une quinzaine d'années quand "La
Rencontre" a eu lieu. Il racontait "...
depuis tant d'années, voyant sans cesse repasser les mêmes problèmes, je me
posais la question des raisons profondes de l'inefficacité de l'Eglise
catholique, cependant peuplée de talents immenses...(vous noterez que
cette question est devenue la mienne, car les temps ont très peu changé. Malgré
Vatican II...) Un soir que j'étais en prière dans
ma chapelle, cette question m'est revenue avec insistance, et j'ai entendu une
voix forte qui disait : "si on me posait la
question à Moi, j'ai peut-être une réponse !..." Surpris, j'ai fait un saut sur ma chaise. J'ai regardé
autour de moi et constaté que j'étais bien seul... J'ai demandé : Seigneur, si
c'est toi qui causes, tu pourrais pas le redire une fois, car tu m'as
surpris... Et j'ai entendu une deuxième fois bien fort : "si on me posait la question à Moi, j'ai peut-être une
réponse... " Son accent canadien accentuait l'intérêt du récit.
Il continuait ... quelques jours après, je
démissionnais de mes fonctions et prenant le Seigneur au mot, je me mettais en
prière quasi continue devant le Saint Sacrement... Un peu surpris, mes nombreux
collègues venaient aux nouvelles - Mais enfin CHARLES que se passe-t-il, que
fais-tu ? - Vous voyez, je prie - Evidemment, mais encore...?
" Il concluait : " ...la réponse du
Seigneur a mis trois années pour arriver. Il nous faut comprendre, en
profondeur, la différence entre "les oeuvres POUR le Seigneur, et les
oeuvres DU Seigneur".
L'ayant compris, son enseignement se diffusa en très peu de
temps sur tous les continents, faisant le bonheur de ses auditeurs.
Devant ces récits, fortement illustratifs d'un "Avant" et d'un "Après" la rencontre avec
l'ESPRIT-SAINT, de notre "NECESSAIRE
PENTECÔTE PERSONNELLE", mes amies me servent la réponse
rituelle des cathés ...mais chacun reçoit l'ESPRIT à son baptème et lors de
sa confirmation... Evidemment....! Nous observons tous les jours que
la dose en est très variable, sans jamais être disqualifiante quelle qu'elle
soit, mais que notre efficacité individuelle et
collective est très loin de celle des chrétiens de la première heure.
A leur époque, tous n'étaient que des laïcs.
Il n'y avait encore aucun dogme, aucun rituel, très peu de hiérarchie. La Messe
était un repas convivial consommé fraternellement avec la répétition humble,
docile et amoureuse ,des gestes très simples de JESUS lors de
Je n'ai pas formulé ces développements devant mes amies.
J'aurais mis leur santé en danger... La secrétaire du "Tribunal de
Pendant le repas, on échange les nouvelles du village. La
"secrétaire" lâche la nouvelle, (pas encore officielle) du départ de
"Mon New", appelé à de plus hautes fonctions vers d'autres brebis. Je
savais cette évolution comme hautement probable dès son arrivée. Je connaissais
la décision, seulement différée depuis un peu plus d'une année. Naïvement,
j'avais mis en garde ce jeune curé dès son arrivée chez nous il y a 6
ans, contre l'incessante tentation des grosses paroisses voisines d'imposer à
la nôtre, avec l'appui des évèques qui se sont succédé, des modes d'action plus
proches du ronron coutumier. Donc moins dérangeants pour les hautes autorités
voisines, que nos activités volontiers bruyantes, mais efficaces et très
nettement orientées vers l'extérieur des bénitiers. Elles en grinçaient des
dents, au point que la devise de RITON (curé chez nous de 1970 environ
jusque vers 1985) étalée au dessus de son bureau était :"Bien faire et laisser braire".
Notre chère amie n'avait pas été informé de cette
éventualité avant la diffusion de la nouvelle en catimini. Elle est
cependant au premier rangs des confidentes et conseils agissants de M. le Curé.
Et aussi propagandiste attendrissante des diverses Sainte Congrégations
évoquées en mon chapître précédent. J'observe du désarroi dans son regard et sa
voix. Elle découvre brutalement combien les méthodes de "management"
de nos autorités cathos sont souvent manipulatrices et possiblement insultantes
des bonne volontés laïques.... La pauvre chérie n'avait rien remarqué de
semblable sur les 6 dernières années. Une sainte à
sa manière, et je l'écris sans aucune taquinerie. Avec une bonne
dose d'admiration sincère. Elle témoigne "...
Nous avons eu de
Avec "RITON", notre seul clocher avait un prêtre
résident. Avec "Mon Ex" nous avons eu un prêtre non résident pour
deux clochers. Avec "Mon New", nous avons eu 3 prêtres pour 7
clochers. Ils nous quittent pour s'occuper, en plus, des deux grosses paroisses
voisines qui doublent ainsi le nombre de leurs assujettis. Chez nous, les
conseils élus ont disparu. Ils fonctionnaient cependant remarquablement et leur
mise en place, très progressive, n'avait pas été une mince affaire. Désormais
ceux des laïcs pas ou peu d'accord se taisent, fatigués de ne jamais être
entendus. Certains comme moi se sauvent ailleurs. Toutes les activités
réellement et concrètement tournées vers l'extérieur ont disparu. La fréquentation
aux offices a fortement baissé. Les finances tangentent les zones à
problèmes... Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
En ce dimanche du "Bon Pasteur", les nôtres
nous quittent. C'était un prêtre à la retraîte, ancien curé d'un de nos 7
clochers qui est venu célébrer la messe et nous secouer verbalement avec
l'énergie que nous aimions tant chez lui... Plus de 80 ans (... et plus de 100
bornes pour nous visiter !) Mais une jeunesse et une audace que nos jeunes
n'ont pas. Lors de la prière universelle, j'ai résisté à la tentation de
prendre le micro pour remercier le Bon Dieu à la fois du courage obstiné de ce
prêtre et de la promotion libératrice de "Mon New". J'ai craint
d'être perçu comme persifleur.
Les laïcs se remettront-ils au
travail, seuls, dans la fraternité tout en refusant une
tutelle lointaine entretenue seulement pour sauver les apparences de
l'institution. Et ce qui reste du denier du culte.
Je pensais à mon ami Marius,
prêtre gréco-catholique roumain, marié et père de 6 enfants. Quel bonheur d'avoir
chez nous un prêtre de cet acabit, à nos frais évidemment. Nous avons de quoi
le loger et l'entretenir, mieux qu'en son pays. Au moment où Mgr de
Bayonne débarque un curé courageux qui ose abriter publiquement sa compagne en
son presbytère, j'imagine les remises en ordre que susciteraient pareilles
évolutions !
Je mesurais le courage de BENOIT
XVI qui vient d'abolir la sotte théorie
des limbes. Bravo... ! C'était une connerie monstrueuse, parmi
quelques autres. Un blasphème à la miséricorde et à l'Amour infinis du Père.
Au fait : "Le Bon Pasteur" est-il venu nous visiter
pour se faire plaisir à lui, comme une sorte de touriste ? Ou ne serait-il pas
venu uniquement pour le bien des brebis que nous sommes...?
Solidaire désormais de la foule immense de ceux qui sont à
l'extérieur de nos églises, qui nous observent, qui connaissent la personne de
JESUS, et qui ne comprennent plus rien à nos comportements incohérents, hélas
je n'hésite pas sur la réponse que donne l'institution catholique romaine en sa
majorité apparente.. Il y a vingt siècle, les ACTES
nous montrent que la bonne réponse était évidente pour tous. Sauf pour les
dignitaires du Temple... Comme certains d'aujourd'hui, très majoritaires dans
les postes d'autorité.
Frères et soeurs laïcs, courage...! C'est autour d'une simple
table, toujours Eucharistique, seulement avec douze clampins de notre acabit (...et
quelques femmes plus courageuses qu'eux comme d'habitude,) que l'Eglise
s'est formée. Et c'est au fond par ce seul moyen générateur des saints, qu'elle
nous a donné la civilisation actuelle. Toutes
les formes d'autorité qui placent les structures et les carrières avant le
service et la compétence, sont dorénavant rejetées.
C'est un immense progrès que nous devons à une formidable accélération des
moyens de communication. Les
"guéguerres" de territoire, fussent-ils spirituels, n'ont plus aucun
avenir, sauf pour quelques égarés à haut pouvoir de nuisance.
La mondialisation, c'est aussi ça, et c'est un immense
espoir. Certains de nos prêtres nous quittent... Plus que nous les quittons me
semble-t-il. C'est dorénavant à
nous de nous mettre au travail. Pas contre eux... Seulement avec ceux qui voudront
bien nous lâcher la laisse, en cessant de nous prendre pour des demeurés.
"... VOICI LE PEUPLE IMMENSE
DE CEUX QUI T'ONT CHERCHE..."