OUI… ou NON (3) ?

 

 

Les épines que j’ai recueillies viennent de l’arbre que j’ai planté.

Lord BYRON

 

Un autre aspect de ce texte me glace par les dangers redoutables qu’il implique.  

L’Europe n’y est aucunement définie. On ne parle pas de sa consistance culturelle, géographique et finalement simplement humaine. On joue avec comme une espèce d’abstraction qui n’aurait aucune réalité vivante, aucun enracinement concret.

 

L’Europe a une histoire, une très longue histoire. La fraternité actuelle cimentée par des affrontements devenus planétaires nous a heureusement poussés à dépasser nos querelles sanglantes et fréquentes. Vues de notre présent, elles montrent l’inanité de terribles gâchis engendrés par des idéologies ni humanistes, ni surtout chrétiennes.

Cette histoire s’inscrit dans une géographie bien définie, délimitée par la succession de nombreuses dynasties monarchiques toutes chrétiennes.

Croire que ces 15 siècles, au moins, d’histoire pourraient être gommés seulement par le légitime désir de vivre plus confortablement, uniquement par des relations commerciales postulées toujours fraternelles me semble parfaitement utopique. C’est une forme d’angélisme laïc.

 

Sans prétendre imposer à tous la foi chrétienne, ce que Notre Seigneur JESUS CHRIST ne nous demande surtout pas, je trouve dangereux de couper, non plus seulement les branches, mais véritablement le tronc de l’arbre qui continue à nous porter tous. Quoi qu’en disent les tenants de pensées antichrétiennes.

On a évoqué l’entrée d’abord souhaitée, puis seulement probable, maintenant éventuelle de la TURQUIE. J’ai entendu souvent notre dirigeant majeur exprimer le rève d’une Europe qui comporterait tout le bassin méditerranéen. Le même J.C. (… Jacques, pas JESUS …), interrogé à ce propos devant le micro de RMC le 25 avril 1980 répondait : « … Cette histoire de l’élargissement de l’Europe est absurde. La TURQUIE est maintenant candidate. Demain ce sera le ZIMBABWE ». 

Jacques CHIRAC n’était pas encore président de notre république. Je sais que seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis, mais je redoute les girouettes. Surtout à ce niveau de responsabilités et je regrette mes bulletins de vote passés.

 

J’ai pour les peuples musulmans au moins le même respect que le leur à notre égard. Mais ma conviction est qu’aucun système législatif, viable et efficace en terme de paix sociale, n’est possible s’il ne s’appuie sur des fondements religieux communs d’abord. Puis philosophiques, culturels et historiques par conséquence, et seulement enfin idéologiques. On nous présente un attelage où la charrue est placée avant les bœufs… Notre actuelle culture du n’importe quoi est un suicide collectif lent. Y ajouter volontairement des tensions internes religieuses et des contradictions profondes inévitables me semble bien irresponsable. C’est un jeu d’apprentis sorciers.

Au nom de mes enfants et de mes petits enfants, qui subiraient inévitablement les conséquences dramatiques de ces errements, je voterai non.  

 

Enfin sur ce thème, il me semble que nous laissons passer une occasion historique.

 

Le Moyen Orient demeure une poudrière, mais des espoirs certains se dessinent vers des avancées politiques majeures. Les peuples de cette région sont condamnés à vivre ensemble et à cesser de se faire la guerre. Heureuse condamnation… !

Ils ont beaucoup d’atouts pour ce faire. Le très haut niveau technologique d’ISRAËL allié à la bienveillance (hélas pas désintérressée du tout) des USA, mis en synergie avec les richesses du pétrole, voilà d’excellentes raisons de pousser le monde de l’Islam à créer, lui aussi, une regroupement d’Etats à base religieuse commune. La fragilité des monarchies du Golfe face à la pauvreté du petit peuple pousse dans cette voie après avoir généré le terrorisme qui empoisonne la planète. Il n’est pas impossible que ce soit là une des arrière-pensées de la diplomatie américaine. Contrairement au postulat du politiquement correct français,  il n’y a pas que des cow-boys ignares chez eux. Ils comptent même beaucoup plus de prix Nobel que nous et en tous domaines.

Les chances de paix pour la planète bleue seraient ainsi mieux assurées qu’avec une Europe informe, culturellement infirme, ouverte à tous les vents et promise à de graves désordres internes (… certes pas tout de suite, heureusement).

 

L’avenir ne se dessine plus dans notre vieille Europe.

 

Il se dessine autour de l’océan Pacifique. Chaque année, les grands peuples d’Asie génèrent, par leur seule croissance économique, une puissance équivalente au poids total de notre France. Ces peuples ne sont pas ou très peu endettés. Nous le sommes à hauteur de 15.000 € par tête de Français ! Comment croire que le cinéma énarchique qui nous est proposé, et en langue de bois s’il vous plaît, serait la panacée universelle à cet énorme défi.

Aussi nécesssaire qu’elle soit, la directive Bolkenstein (…pardon à lui pour l'orthographe ?) préfigure clairement ce qui nous attend. Il nous faut plus de jeunesse. Il nous faut plus de travail… J’ai 67 ans et je travaille encore. Je suis donc à l’aise pour le dire tout en ayant aussi peu de sympathie pour les excès « médéfiques » que pour le langage cégétiste. Il nous faut moins de charges de toutes sortes. Il nous faut beaucoup plus de compétitivité. Tout cela est possible, mais en se retroussant les manches, et en se serrant les coudes. Entre Européens à l’évidence, pas entre politiques de tous bords.  Les abstentionnistes en nombre croissant  montrent clairement que le petit peuple a compris que le souci majeur de presque tous nos dirigeants est de rester entre eux. La sécurité de l’emploi… ? Certes, mais d’abord la leur.

 

Formidable défi qu’il nous faudra bien gagner. Du moins si nous voulons survivre, car aujourd’hui l’histoire marche très vite.

En France surtout, nous restons dans la politique de l’autruche. Il n’y a plus grand monde pour nous prendre au sérieux.

Hélas !

L’homme est bâti de manière que les fictions font beaucoup plus d’impression sur lui que la vérité.

ERASME

DANIEL-KOKA

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