OUI… ou NON
(2) ?
Les
escaliers doivent être balayés en commençant par le haut.
Octave
GELINIER.
Ce texte est incompréhensible. Je crains que même un
juriste averti (ce que je ne suis pas) n’y puisse rien
comprendre. J’ai tenté de le lire après avoir beaucoup galérer pour le trouver
dès que ce référendum nous fut annoncé. J’ai abandonné après quatre soirées… Il
m’a semblé cependant qu’il autorisait a peu près n’importe quelle
interprétation en vue de l’action. J’y vois le prélude à une belle pagaille.
On y fait référence à « La Démocratie » comme
objectif suprême. Le mot « Subsidiarité » y est même prononcé.
Mais demander au peuple de se prononcer sur un texte auquel
il ne peut rien comprendre pour l’avoir volontairement abruti cinquante années
durant par des débilités croissantes, c’est un déni de démocratie. J’appelle ça
prendre les gens pour des imbéciles. Une variante plus populaire consisterait à
parler de « piègeac.. »
Invoquer la démocratie est devenu pour nos politiques un
rituel incantatoire qui ne repose plus sur grand-chose sauf le souci de
conserver ou accroître leurs prérogatives. Le plus sûr moyen, avec l’aide
puissante des médias à la soupe, est de conforter une oligarchie énarchique
déjà souvent héréditaire, en s’appuyant sur l’abrutissement du peuple. Le pauvre a tant besoin de
sauveurs… Intelligents, eux.
La forte motivation d’avenir que représente la naissance d’un
Etat européen est une occasion à ne pas manquer. Elle ne se reproduira
probablement plus car les caisses sont vides. Il y a donc urgence à botter en
touche, ce qui revient à espérer que ce seront les peuples pauvres nouvellement
admis dans la communauté qui paieront nos dettes, ceux du tiers monde, de moins
en moins aptes à se défendre face à des états continentaux.
Mais parmi eux, il y a
La démarche est couronnée par les délicates appréciations de
notre président qui traite de « moutons noirs » ou de malfaisants
obscurantistes tous ceux qui, persistant à réfléchir un peu plus loin que le
bout du nez de nos Enarques, affirment tant à gauche qu’à droite, que l’avenir
de l’Europe passe par le non, par l’abandon de ces utopies démagogiques et par
un réveil des consciences populaires.
La démocratie, c’est se
soucier d’abord de ce que pense le peuple, sans prétendre lui imposer une
pensée unique, et après avoir mis à sa disposition une éducation nationale de
haut niveau.
La subsidiarité, c’est
laisser le peuple conduire lui-même ses affaires, en tout ce qui est de ses
possibilités. Elles sont bien plus larges que le prétend notre culture actuelle
de l’assistanat par l’Etat providence.
Je voterai non. Ce texte est profondément
anti-démocratique et insultant pour le petit peuple. Que la France ose proposer ce salmigondi aux
peuples européens amis me fait honte. Nos lumières sont décidément bien
obscurcies.
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement,
et les mots pour le dire arrivent aisément ». M. GISCARD d’ESTAING a oublié cet
enseignement de nos écoles primaires.
Une
erreur ne devient une faute que quand on ne veut pas en démordre.