ONCE UPON A TIME (6)

   

Mon cœur saigneEt vous allez comprendre qu’il n’y a pas que le mien !

 

Par nécessaire pudeur, je n’affecterai aux protagonistes que leurs initiales pour la victime, et son titre pour son bourreau. Si ça sent tellement la charogne, c’est que la victime est un prêtre (… il est vrai que nous en  avons trop à notre époque… ! Chacun sait que nos séminaires débordent…) et son bourreau un « Monseigneur ».

 

J’ai connu M.P. il y a une bonne vingtaine d’années. Notre dernier curé résident venait d’être expédié à la retraite. Sa messe courageusement quotidienne et matinale disparut avec lui, car le prêtre qui lui succéda ne résidait pas dans notre village. Comme une jeune communauté charismatique post-conciliaire  nous est très proche, je devins un abonné laïc extérieur de leur messe en fin d’après-midi. J’appris ainsi à apprécier les effets du charisme puissant de ce jeune prêtre. Presque à tout coup, on croyait entendre Saint JEAN lui-même, à l’occasion de ses homélies et commentaires des textes du jour. C’était beau… Les coeurs étaient transportés ailleurs… Sous son impulsion, cette communauté s’est développée, et je ne pense pas me tromper en affirmant qu’elle a produit depuis son existence plus de prêtre que tout le diocèse où elle réside.

 

Tout groupe humain qui se développe est immanquablement le siège de difficultés. Surtout dans pareil contexte, SATAN s’occupe à en susciter du genre gratinée… C’est à leur propos que le relationnel de ce prêtre s’est envenimé avec le Mgr local. La communauté est pourtant placée sous l’autorité d’une Eminence plus lointaine et pas sous celle de ce Mgr du coin. J’observe cependant depuis de nombreuses décennies que développant des qualités d’accueil nettement plus perceptible que les paroisses avoisinantes, la forte attractivité de cette communauté fait grincer des dents… Sa fécondité spirituelle aussi. Mais je suis probablement mauvaise langue…

 

Bref, tout récemment, s’appuyant sur le Code de droit canonique comme il se doit, Mgr a très officiellement et avec publicité dans tout son diocèse interdit à se prêtre d’exercer le ministère auquel il a cependant donné sa vie, indiscutablement en réponse à JESUS. J’appelle ça un assassinat. Assassinat avec possiblement plusieurs victimes, au niveau spirituel, mais hélas aussi très probablement au plan simplement physiologique.  J’ai vécu ce genre de situation, et je sais de quoi je parle…

 

J’ai pour le Code de droit canonique  un peu plus de respect que pour le Code Civil, celui de la Construction, celui de la Sécurité Sociale, celui des Assurances, et celui de la congrégation des buveurs de Ti-Punch.  La différence fondamentale entre eux, différence à ne jamais oublier comme c’est le cas dans ce scandale, est que tous les codes civils sont imprégnés de la nécessaire notion de discipline au nom de l’ordre commun. Celui de notre seule matérialité et temporalité. Il convient d’être obéissant aux pouvoirs politiques pour la féconde synergie de nos sociétés. C’est la théorie…

Le Code de Droit Canonique, à l’inverse, ne devrait être lu, compris, et appliqué, que par référence ultime au commandement unique du CHRIST JESUS. Car on l’oublie un peu trop, JESUS n’a très explicitement formulé qu’un seul commandement. Cette belle prudence préventive résume ultimement l’aboutissement souhaitable de tous les codes possibles et imaginables en à peine deux lignes… « Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés… ». Le seul critère de discernement devrait êtres et toujours rester celui-là… Et je sais bien que ça doit être de plus en plus difficile à mettre en pratique, à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie…

 

Mais précisément, au sommet de la hiérarchie, il y a le CHRIST JESUS.

 

 

 

J’ai honte. Et j’ai mal… Au secours Seigneur … ! Ils sont devenus fous. Oui, je sais… Lénine sur son lit de mort aurait dit la même chose…   

 

DANIEL-KOKA.

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