MYSTIQUES, VOUS RESTEZ SUSPECTS.
Un soir de cette
semaine, nous tenions une réunion chez un ami. Sa sainte épouse nous avait
mitonné d’excellents morceaux de poulet « sucré-salé », au four, avec
une sauce à la crème et une sorte de gratin aux raisins secs… Ce fut divin. L’ESPRIT-SAINT a tant de modes d’action par les charismes
qu’il donne, que nous ne les remarquons même pas.
Nous voici ainsi au
cœur du sujet.
Les options
religieuses ne sont actuellement tolérables, et à peine, que si elles se
cantonnent à la sphère privée. Toute généralisation radicale de la présence de
DIEU à l’action dans l’univers comme dans notre quotidien serait donc
blasphématrice. Du « P.Q. » ambiant sûrement, de la raison humaine
possiblement. Cette scandaleuse offense à la république est alors dénoncée au
nom de « La Science » qui elle sait de quoi elle parle. Et en un
geste répété mille fois, on ferme le placard aux idées toutes faites en toisant
l’imprudent ringard obscurantiste et liberticide. Dans le meilleur des cas, il
a droit à un regard apitoyé.
Toutes nos
institutions, tous nos réflexes civiques, tout notre système législatif se sont
structurés autour de cette pensée issue des lumières et de la science moderne
quand elle était au berceau. FLAMARION, LAPLACE et quelques autres nounous
talentueuses veillaient au biberon, tandis que le petit père COMBE jouait les
gardes du corps.
Cette science était un
bébé fille. Elle a grandi, s’est émancipée de ses encombrants gardiens et s’est
révélée d’une fécondité aussi prodigieuse qu’imprévisible.
Ø Elle nous a montré que l’univers est en expansion, qu’il a
donc avec le Big-Bang une
origine probablement unique et certaine dans l’espace et dans le temps. Tiens ! Il y a donc eu création. Qui donc a agi pour que tout puisse surgir du néant absolu, ni
temporel, ni spatial ?
Ø Elle nous a donné la relativité,
laquelle confirme que l’ubiquité
existe. Que pour des êtres seulement spirituels et énergétiques, le temps
et l’espace n’existent pas.
Ø Elle nous a donné la mécanique
ondulatoire et la mécanique quantique
qui mettent à mal le déterminisme suivant
lequel nous ne serions que le jeu des forces naturelles et de
Ø Elle nous affirme actuellement que l’ultime composante élémentaire de toute la matière de l’univers,
ne serait que l’interaction émergente de champs
énergétiques intelligents. Ce serait ainsi seulement que la
matière serait maintenue dans « l’être ». J’avoue ne plus voir
beaucoup de différences avec ce qu’affirment les religieux depuis la nuit des
temps.
Face à ces merveilles,
le « P.Q. » reste de bois, blindé dans ses certitudes à l’efficacité
sociale cependant largement ébranlée par les désastres collectifs du dernier
siècle. Le credo « … demain on rasera
gratis » demeure le seul qui soit universel…
Face à ces merveilles,
les chrétiens restent tête basse. Probablement trop habitués à courber
l’échine. JESUS devait être bossu… ! On nous l’avait caché… Le fameux « La gloire de DIEU c’est l’homme
debout » de St IRENE a été
déformé. Ce serait l’homme courbé… !
Nous restons des
farouches partisans du calme feutré des sacristies. Dans nos têtes, la longue
cohabitation forcée et conflictuelle entre foi et science a construit des
cloisons étanches. Nous admettons en fait que DIEU est mort à sa création en
son émergence matérielle. Elle serait morte à son Amour, définitivement
abandonnée au « Prince de ce monde ». Nous en sommes à pouvoir nous
demander si Lucifer lui-même n’aurait pas présidé au Big-Bang.
Refoulés
dans nos sacristies, derrière les cloisons blindées de nos bonnes consciences,
nous participons ainsi à l’enterrement de DIEU. Mais au nôtre aussi. Nous refusons d’admettre
existentiellement que depuis 2000 ans, le cadavre est bien vivant. Nous
souscrivons seulement à cette hypothèse, mais à la dose minimale hygiénique
pour sa seule efficacité comme antidépresseur ! Même au sein des
assemblées chrétiennes, oser tirer toutes les conséquences existentielles immédiates
de la présence de JESUS dans chacune de nos vies est perçu comme dérangeant. Ou
comme un signe de dérèglement mental. On vous regarde de travers. On prend en
face de vous les airs génés de gens qui rassemblent leurs certitudes
modératrices. On vous sert très vite le refrain de l’exagération, seulement
pour ne pas parler de délire mystique car ce serait trop agressif.
J’ai perçu un peu de
ce conditionnement lors de l’excellent repas de cette soirée. J’espère qu’il
volera très vite en éclats à la dynamite du SAINT ESPRIT. Je sais que la
qualification de sa cuisine semblera très excessive à notre hôtesse. Excès de
modestie certes. Mais aussi même conditionnement à l’aveuglement face à l’omniprésence divine.
DANIEL-KOKA.