MIRACLES (4)

 

 

 

Choisissons un prénom et disons qu'elle s'appelle Sylvette.

 

Elle avait la "35 aine" il  y a cinq ou six ans, quand elle a poussé la porte de la chapelle de notre village, un soir où notre petit groupe de cintrés de la "Louange" et de la "Parole" en "partage communautaire joyeux", était réuni. Je me souviens de son étonnement face à cette forme de prière assez peu liturgique. Certains chantaient sagement comme il est de bon ton quand M. le curé est présent (... il n'était jamais là estimant ce genre de regroupement spontané  trop peu gouvernable et possiblement dangereux pour le monolithisme de "Notre Sainte Mère l'Eglise Catholique Romaine"), d'autres scandaient les chants en frappant dans les mains comme le font généralement les charismatiques. Je précise que le répertoire n'avait rien des marches funèbres doloristes trop souvent imposées. D'autres encore dansaient carrément, heureusement plus vêtus que le roi DAVID chantant ses psaumes en présence de l'Arche d'Alliance. Par fidélité à cette belle référence biblique, entre autres, nos réunions se tenaient en présence du St Sacrement.

 

Très progressivement, en plusieurs mois de fidélité à nos réunions, sous la fraternelle ambiance de l'amitié jointe à la prière joyeuse, elle nous a livré l'essentiel de l'histoire de sa vie. Les "tornioles" sauvages et répétées de la part de son époux, les misères sexuelles subies de tant d'hommes depuis son enfance... tout cela l'avait amenée au dégoût total de la vie. Possiblement au bord de la tentation forte d'en finir une fois pour toutes. Elle vivotait, dans une situation matérielle précaire. Fuyant toute relation humaine, elle  ne supportait plus que la compagnie de ses chats. Heureusement, une de ses voisines, participante à notre groupe, l'avait incitée à nous rejoindre...

 

Les mois passèrent. Elle demanda à suivre une session d'évangélisation ALPHA. (Ce remarquable outil était mis en œuvre chez nous à l'époque...) Quelques mois après cette démarche, elle était baptisée dans sa paroisse. Inutile de préciser que tout notre groupe, catéchistes multiples à cette occasion, était autour d'elle avec sa famille lointaine retrouvée pour la circonstance.

 

D'autres mois passèrent. Celle de notre groupe qui l'épaulait l'aida à se loger (... Je ne sais pas comment elle s'y est prise car ses moyens financiers sont modestes, et ceux de notre Sylvette restaient quasiment nuls. Ce sera peut-être un autre miracle à vous raconter un jour). Elle trouva du travail suivit une formation et doucement... doucement se remit en route.

 

Il y a quelques semaines je la rencontre et lui fait la bise. Dans son langage coloré de gamine des rues, elle me confie avec une joie authentique dans les yeux : "KOKA... j'ai trouvé un mec"

 

ALLELUÏA !

DANIEL

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