MEDJUGORGE (1)

Je vous ai promis des explications, en forme de confession, après les grosses incertitudes spirituelles qui furent les miennes pour avoir reçu, de plusieurs amis sincères et pratiquants, un signal d’alerte du style « … KOKA… Gaffe ! Tu nous fous la trouille… Tu sombres dans le gâtisme … » (J’avais complété « in petto », « … et à ton âge ça n’aurait rien d’anormal… ! »)

Donc allons-y pour des confidences. Même si elles risquent de déchaîner comme il se doit, les ricanements de lecteurs agnostiques. Mon respect amical, bien que distant, leur reste acquis.

Depuis plusieurs semestres, j’étais ainsi « dans le noir… » Non, je ne broyais pas du noir, aucunement, mais me hantait la crainte d’une fausse route surtout pour ma famille et mes amis.

Je ne cache à personne mon « addiction incurable » au culte eucharistique. J’y suis « infiniment » plus « attaché » qu’à mes Ti-Punch, ce qui n’est pas peu dire. Ma prière quasi quotidienne et matinale face au Saint Sacrement en la chapelle de mon village est plus que trentenaire. Cette visite au « Bureau-Chef », je lui vois des petites similitudes avec les passages à la pompe de ma vieille « OPEL » … Plus question qu’elle tombe en panne de carburant ! Chaque matin, le « moteur » profond de mon « être » est regonflé à bloc. Or, SAINTE LIBERTÉ oblige, je restais « hanté » par cette crainte d’une fausse route. Bien que posant la question presque chaque jour.

Vers la fin 2013, un confrère m’annonce un boulot dans la campagne normande, mais très tôt le matin. Nous convenons donc de nous retrouver la veille au soir dans un hôtel du voisinage (… connu pour son excellente cuisine). Ce confrère est un ingénieur généraliste de haut niveau dans les métiers du bâtiment. Il est formaté comme moi à l’observation privilégiée « du concret », aux enseignements à en tirer, et à la prudence envers « tout ce qui ne se prouve » pas. Il connait mon immersion dans les milieux cathos. Il la respecte, en m’observant avec amitié comme tous ceux que je fréquente.

Les effets mutuels d’une bonne bouteille se faisant sentir, il en vient à me raconter une récente aventure spirituelle qui pose de fortes questions à ses réflexes rationnels. Je résume :

- … ma femme est catho. Elle fréquente assidument des copines un peu fofolles. Elles avaient programmé un pèlerinage à MEDJUGORGE. Tu connais ?

- De nom, oui, mais je n’y suis jamais allé.

- Elle m’a tellement « bassiné » que nous y sommes allés tous les deux. Devant l’église, il y a un jardin de part et d’autre de l’allée. Dans ce jardin, il y a une fontaine où les gens viennent se rafraichir et remplir des récipients… comme à Lourdes… On avait chaud… Ses copines se sont débarbouillées, et tous deux sommes passés après… Je m’asperge le visage et perçois immédiatement un parfum extraordinaire… Jamais je n’avais senti pareille finesse… ma femme est également stupéfaite… on se retourne vers notre groupe en s’exclamant … ils nous regardent avec des airs ahuris. Eux n’ont perçu aucune odeur. C’est de la flotte, rien de plus… ! Je reste certain d’avoir senti cette merveilleuse odeur. Et ma femme aussi…

Je lui ai « confessé » mon appartenance plus que trentenaire à une communauté mariale de mon village, et le « pacte d’alliance » souscrit très officiellement depuis avec « Maman MARIE ». Et aussi mes entorses très ponctuelles à notre formatage rationaliste commun, face à des événements inexplicables, certains cependant, mais d’origines spirituelles pas nécessairement pathologiques.

Je n’avais pas identifié alors qu’il s’agissait du début de la réponse que je sollicitais depuis plusieurs semestres.

C’est vers le 14 juillet de cette année 2014 que cette réponse m’est arrivée « en clair ». Un matin à la chapelle, une pensée très forte, en forme d’invitation m’a envahi la cervelle : « … Daniel, il faut que tu ailles à MEDJUGORGE… » Surprise… !

J’avais souvent entendu parler de ce sanctuaire marial. Le plus souvent via des « dévisseuses d’ampoules » tant appréciées de mes amis ALPHA-Suisse (…Elles mesurent peu à quel point leurs témoignages exubérants refroidissent les attentes spirituelles de leurs environnements).

Mais le message venant indiscutablement du « BUREAU-CHEF », ou de « Sa Secrétaire », pas question de désobéir… J’ai rapidement calé mon agenda, pris une inscription (… via INTERNET) sur un « ROISSY-MEDJUGORGE » (organisé par « ETOILE NOTRE DAME » … 5 jours aller et retour avion compris, prix très abordable, hébergement simple mais convenable. Même pour un vieux). Cette organisation catho m’avait été indiquée (…comme par hasard), par deux amies paroissiennes.

Un gros obstacle restait à surmonter. Ma chère épouse n’allait certainement pas apprécier que je parte ainsi tout seul « faire du tourisme… » dans un voisinage majoritairement féminin de « grenouilles de bénitiers comme tu les apprécies tant … ! » Refrain immuable depuis plus du demi-siècle de notre mariage ! Ne voyant pas comment m’y prendre, j’ai confié le problème à « La Sainte Maman ». Il se trouve, circonstance aggravante, que j’avais refusé d’accompagner ma chérie dans un voyage touristique programmé avec ses copines pour septembre.

Il a bien fallu que je lui propose de venir avec moi « en pèlerinage… ! » Surprise… ! Aucune des réactions habituelles… C’est passé comme une lettre à la Poste. Je lui ai même perçue un peu de curiosité. Mais je suis parti seul…

DANIEL-KOKA