NOS MASQUES
… ? (2)
RETOUR AU CALME...
…
et rééquilibrage. Mais à une
altitude différente, dans une ambiance quotidienne plus calme, moins tendue, moins stressée. Des obligations de pendule et d’agenda subsistent
certes, mais tout en les assumant je les refoule
de plus en plus. Je les éloigne tout en me répétant qu’un décrochage total
serait une sorte de suicide lent. Sous ces contraintes souvent contradictoires,
le maintient de l’équilibre est délicat.
Un
autre élément s’est ajouté. C’est une prise de conscience du
regard des autres à mon égard, de leur écoute et leurs réactions. Il
m’est devenu évident qu’un de mes défauts dominants fut et reste une attention
trop faible aux réactions secondes de mon environnement. Oui j’écoutais et
observais, essentiellement par respect spontané envers les autres. Mais mon
activisme probablement maladif me portait à agir presque immédiatement, par
expérience et intuition, le plus souvent avec efficacité. Du coup, la phase
d’évaluation sur le moyen ou le long terme était le plus souvent totalement
oubliée. Quand elle s’imposait, c’était presque toujours sous la pression des
comptes d’exploitation, de mon banquier, ou des inquiétudes de ma chère épouse
face à notre situation bien au ras des pâquerettes…
J’observe dorénavant que le regard de
mes interlocuteurs, et sous presque toutes les formes quotidiennes
« d’interlocution » signifie
-… pépé on t’écoute par simple
respect pour ton grand âge… notre affection pour toi demeure…
mais ça devient fatigant… on a d’autres choses à faire… on a du mal à te
suivre… tu es ailleurs, dans un autre mode de vie… dans un autre monde… »
UN AUTRE MONDE...
J’ai admis la vérité de ces regards multiples, et surtout de ce qu’ils me signifient. Oui, je suis
de plus en plus dans un autre monde, ce qui ne signifie aucunement une fuite du
précédent. Seulement une sorte de décrochage mutuel, lequel se ne se produit
pas seulement dans ce qui me reste d’activités professionnelles. Là, c’est
inévitable, normal, bénéfique pour la place faite aux jeunes. Mais aussi dans
le monde religieux. A proportion
que s’entrouvre la porte de l’au-delà, me voilà devenu une sorte de zombi face
aux comportements institutionnels. Je les perçois obstinément
routiniers, respectables bien-sûr, sacrés même mais pas toujours, mais
passéistes, hors du flot de la vie de l’immense majorité des « Enfants De
Notre PERE ».
La
confusion habituelle, voulue, entretenue farouchement, entre l’ordre des moyens
(… l’institution ecclésiale) et celui des finalités (… la communion ecclésiale,
la vie mystique réelle de plus en plus enracinée dans le compagnonnage avec la
personne vivante du CHRIST JESUS), cette confusion m’est de plus en plus
insupportable. Je n’ose
pas employer ici le vocabulaire qui me monte au clavier… Elle est multiforme,
constante, manipulatrice, liberticide, mutilante… Finalement scandaleuse sous
l’onctuosité des épaisses couches de bonnes consciences qui la recouvrent. Ma
pleine adhésion quasiment prémonitoire au beau slogan des dames du CCBF « … ni fuir
ni se taire… ! » (Voir « chrétiens du XXIe siècle »)
tourne carrément à l’ultime bouée de secours face à un possible naufrage. Je suis de plus en plus angoissé face aux
perspectives spirituelles de notre pauvre monde actuel, donc très concrètement
face aux possibilités de vrai bonheur offertes à mes enfants et mes
petits-enfants. Là, ça fait très mal… !
CHANGEMENT DE SIGNATURE.
Je
conserverai l’ancienne mais surtout dans celles de mes pages incitatrices à la
rigolade. Il en restera… Gardons l’espérance.
Mais
les pages qui proposent des changements profonds, tant au niveau individuel que
dans nos vies communautaires (… elles se bousculent face à mon clavier) se
verront illustrées de cette autre signature. Parfois, il y aura les deux, comme
aujourd’hui… Je partagerai avec vous, d’où vient cette nouvelle signature.
C’est une longue histoire, aussi très personnelle…
Un masque arraché, ça ouvre la vue…
DANIEL-KOKA.