KT de KOKA  (1)

 

 

 

Qu'on ne me fasse pas le procès de me prendre pour St Jean en donnant du "mes chéris" à mes lecteurs. Que je sache, il n'eut ni enfants ni petits-enfants. Or c'est d'abord à eux que je m'adresse dans cette longue série. 

Ceux des lecteurs du CATHO-GRATTEUR qui seraient choqués par cette familiarité affectueuse devraient s'inquiéter. Certes, ce genre de débordement est habituellement caché, réservé... 

Mais au fond pourquoi...?  Relent de jansénisme, pudeur excessive, peur de l'autre, peur de s'ouvrir à l'autre...? Ne serait-ce pas aussi la marque d'une forme de fermeture à "l'Amour". Je parle évidemment de celui que Dieu seul peut donner. En fait et nous le cachant, nous prétendons tous y mettre  des persiennes de formes diverses, pensant que ça brûlerait plus dangereusement que le soleil de nos étés. Osons donc expérimenter sacrebleu...! Et cessons d'écouter les "rabat-coeurs" du genre perpétuels prudents, volontiers culs bénis cependant, pour lesquels le formatage obligatoire reste celui de la sacristie de M. le Curé... "Souvent trop bon avec les créatures" comme le dit cependant la chanson.

 

Mes chéris donc, je commence ici une très longue histoire surtout à votre attention. Comme elle ne restera pas seulement entre nous, j'ose préciser que je vois vos visages en l'écrivant. Je pense à "Bisou-Nours", à 'Nico, Mathou, Kim, Badou, Pierrounet, Plouf, Sylvounet et Jéré". Mais aussi à la génération d'avant "Bouny et Françou", "Véro et M. Gendre" "Pouet-Pouet et mon pote Manu". Puisse cette histoire, au-delà de ses formulations enfantines seulement en apparence, vous aider à entrer dans "Le Grand Mystère de DIEU". En faire le tour nous est rigoureusement impossible, et j'ai à peine la prétention d'en avoir franchi le seuil. Mais c'est déjà si savoureux que je ne serais pas un bon G.P. si je ne balisais pas un peu la longue route de vie que vous avez devant vous. Je vous imagine aussi plus "grands"... devenus papas et mamans à votre tour. Lequel d'entre vous nous fera arrière-G.P. ?

 

Bref, allons-y. 

 

 

En cherchant dans la foule des personnages de vos jeux d'ordinateur, ou dans celle des nombreux et beaux films que nous avons vus ensemble lors de vos vacances "chez KOKA et Mamie" vous identifiez de nombreux rois, de nombreux personnages où se concentrent la bonté, la sagesse, la force. Ils sont généralement barbus, pleins de noblesse, et doivent affronter avec sérénité la malfaisance de leur contraire, méchant, fourbe, mais aussi puissant car capable de remporter des succès, mais pas jusqu'à la victoire finale. Car celle-là, habituellement du moins, reste attribuée au roi grâce aux héros de son entourage. Le "mauvais" n'est généralement pas exterminé, car il faut ménager l'avenir commercial des épisodes suivants.

 

Derrière tous ces bons rois, c'est l'image de DIEU qui se dessine avec une forme d'obstination affectueuse et infiniment puissante. Avec une puissance totale, comme une nostalgie de justice toujours présente, partout et en tous, mais à laquelle nous sommes tellement habitués dans sa discrétion respectueuse, que nous ne la remarquons généralement pas. 

Commençons donc "L'Histoire" de la relation de ce Roi Universel avec chacun d'entre nous. Quand j'avais votre âge, on appelait ça "l'Histoire Sainte", mais on la faisait débuter au premier chapitre de la Bible. A l'époque, je n'aurais pas pu comprendre qu'il s'était nécessairement passé quelque chose "avant" et qu'il convenait de l'expliquer pour mieux comprendre la suite. (1)

Car DIEU, et lui seulement, est éternel. Lui-même n'a pas eu de commencement. Il n'aura pas de fin. Il vit, mais hors de ce que nous appelons le temps. Aussi les tout premiers mots de la Bible "Au commencement..." n'ont un sens que pour nous qui sommes dans l'écoulement du temps, comme prisonniers des pendules qui égrènent chaque seconde de nos vies. Pour DIEU, cette pendule n'a jamais existé, la question ne se pose pas. Il vit, en étant Lui-même comme une sorte de formidable vaisseau spatial perpétuellement hors du temps, et hors de l'espace. Comme dans les aventures de science-fiction, il est perpétuellement hors de l'espace-temps, donc simultanément présent partout dans l'univers.

 

Or avant qu'il soit question de l'apparition de cet univers, donc avant ce que nous appelons maintenant le "Big-Bang" DIEU existait. Il faut comprendre que cet avant n'existe que pour nous, mais n'existe pas pour lui. Que le "Big-bang" est une réalité de plus en plus concrète et évidente pour nous, mais seulement une forme très ponctuelle de son éternité pour lui. Le Big-bang, les événements d'il y a 20 siècles en Palestine avec JESUS, la conception et la naissance de chacun, notre mort, l'apocalypse... tout, pour Dieu n'est qu'un éternel présent qui ne se déroule en succession que pour notre univers matériel. Il fut ou sera pour nous, il est pour lui seulement,  simultanément présent à tous ces événements.

 

 

 

La question "avant le Big-bang" ne se pose pas pour Dieu. Mais elle se pose pour nous, bien que n'ayant aucunement le sens habituel qui résulte de la marche de la pendule dans notre cerveau. Et pourtant, il s'est passé quelque chose "avant" (1). Je te raconte...

 

Dieu qui est éternel est aussi infini en tout. Sa puissance ne connaît aucune limite, en quoi que ce soit. Mais sa nature, seulement énergétique (... c'est la manifestation de sa puissance, mais exprimée là dans le langage de notre physique actuelle) est seulement d'Amour. Il n'est qu'Amour et ultimement rien d'autre. 

Tu comprends aisément qu'un amour est fait pour déborder, pour se donner vers des bénéficiaires. S'il n'en existe pas, cet Amour est impossible, inconcevable. Ou alors ce serait une monstrueuse forme d'égoïsme. La simple illustration de l'amour que tu as reçu de ta maman et de ton papa, te donne une belle mais bien faible image de la puissance de l'Amour de Dieu.  Ton papa et ta maman ne cesseront jamais de t'aimer sans aucune condition préalable. Si quelquefois tu as l'impression qu'ils ne t'aiment pas, c'est simplement parce qu'il est nécessaire de te faire sentir que tu as fait une bêtise. Ou encore qu'ils sont fatigués. Ou souvent qu'ils en ont pris "un bon coup dans la g..." à l'extérieur où ils s'occupent à gagner les sous indispensables à la vie de la maison, et que ça leur a fait mal. 

Mais jamais, jamais un papa ou une maman, des vrais comme il y en a chez nous, ne sauraient oublier d'aimer tous leurs enfants.

Dieu ne peut donc pas "Etre" une seule personne. Voilà pourquoi il est aussi "Fils". Et aussi"Esprit" d'Amour qui sans cesse fusionne du Père vers le Fils. 

Mais même cette limite trinitaire aurait été une limite. Incompatible avec l'infini de son Amour. Il y a donc autour de lui, et partageant pleinement son éternité une multitude infinie d'êtres spirituels. Nous les appelons "les anges". Parmi eux les plus proches de Dieu s'appellent LUCIFER, MICHEL, GABRIEL et RAPHAËL. On dit que ce sont des "archanges". Chacun est chargé d'une mission particulière. Ils sont comme des ministres de ce monde spirituel, (...où il n'y a que des esprits dont rien n'interdit de penser qu'ils puissent ne pas être rigolards).  MICHEL est le chef de tous les anges, une sorte de ministre des armées, mais avec jamais personne en face. GABRIEL est le ministre des postes et télécom. Il est le porteur des messages de Dieu, du moins pour ceux qui sont trop éloignés. RAPHAËL est le ministre de la santé publique. Il est le chef soigneur des bobos de toute sorte. LUCIFER est le plus grand, le plus puissant. Il n'est pas l'égal de Dieu, loin s'en faut car cette égalité est impossible. Il sait très bien qu'il tient de Dieu le simple fait  d'exister et d'avoir reçu la dignité de premier archange. LUCIFER est 'le porteur de la Lumière de Dieu".

Tous sont parfaitement et totalement  heureux. On appelle ça "la béatitude". Car ils sont en perpétuelle et totale communion avec Dieu. Ils partagent tout avec lui, sauf ses dimensions infinies. Ils partagent aussi ses pensées.

 

Or une évidence s'impose à la pensée de Dieu. Tous ces anges et archanges qu'il aime et qui l'aiment, il leur manque quelque chose qui n'existe qu'entre lui le Père, le Fils et l'Esprit. Comme tous vivent en sa communion et y trouvent ainsi leur plein bonheur, ils ne sont pas libres de penser et agir suivant leur volonté. Ils ne sont pas libres de répondre par eux-mêmes à l'Amour que Dieu leur porte. Et Dieu sait bien qu'un amour qui n'est pas libre n'en est pas un.  Dieu sait que lui seul, par son infinie puissance en tout, est totalement libre. Tout en n'étant qu'Amour.

Tu sais bien que si tu aimes, c'est seulement par ton libre choix. Si papa et maman t'obligeaient à te marier avec quelqu'un vers qui te n'aurais aucune tendresse, tu te sauverais au plus vite. Dans la famille, ce genre de folie n'a heureusement jamais existé. Dieu ressent aussi cette contradiction, et elle lui fait mal. Il pense donc à la création d'un être auquel il fera le don de "La Liberté". C'est un don suprême. Il ne l'a pas même fait à ses archanges. Cette liberté, qui ne peut être que totale dans sa pensée, est comme un partage de sa propre nature divine.

Cette pensée divine est aussitôt partagée avec tous les anges puisqu'ils vivent dans la communion de Dieu. Immédiatement LUCIFER se sent agressé dans sa dignité : "... Non...! Tu ne vas pas donner à une nouvelle créature cette liberté, cet attribut quasi divin dont  tu  ne  nous  as  pas  revêtus  ! A  nous,  tes  archanges,  tu  n'as  pas  donné  cette  fameuse liberté..! Scrogneugneu...! M.... alors !"

 

Ce genre de divergence d'opinion, si courant entre nous, est évidemment incompatible avec la dignité suprême et infinie de l'interlocuteur. Que LUCIFER, porteur de la lumière de Dieu donc de sa pensée et de sa Vérité ose pareille objection l'exclut immédiatement de la communion divine. Avec lui, une multitude d'autre anges se révolte . Et c'est ce qui est appelé "La Chute des Anges".

 

Dans notre physique moderne, c'est ce que nous appelons 'le Big-bang". C'est l'apparition dans le néant qui précédait, de notre univers matériel à quatre dimensions. Il faut comprendre que le néant postérieur n'existe que pour nous. Il n'a aucun sens pour tout l'univers immatériel et seulement énergétique dont il est sorti, lequel le précédait,  continue à le côtoyer, et lui survivra, sous des modes que nous découvrons sans cesse un peu plus chaque jour.

 

A compter de cette rupture initiale entre l'harmonie parfaite et céleste d'une part, et LUCIFER et ses sbires d'autre part, mais aussi par nécessité de ménager un champ à l'expression de la totale liberté de la future espèce humaine, (qui est  donc la cause mais totalement innocente et secondaire de cette rupture), l'univers matériel va se développer. Son expansion va se produire. La vie va y apparaître. LUCIFER devenu SATAN va s'opposer à l'émergence de cette créature concurrente de sa suprême dignité devant Dieu et qui lui valut son bannissement. Satan est devenu le "Prince de ce monde". Il faut comprendre, le prince (... pas le Roi !) de tout ce qui est matériel. Et la pensée de Satan garde toujours le même axe : "... Je vais  te le faire échouer ton beau projet  sur l'Homme... Coûte que coûte... De toute façon, pour nous, les anges déchus, c'est foutu, on n'a plus rien à perdre..."

 

Mais je t'entend me questionner : " Mais pourquoi Dieu n'a-t-il pas tout simplement et totalement détruit SATAN ? Dieu peut tout...! Cool Raoul, nous serions en paix et tout baignerait  !"

Il y a deux réponses me semble-t-il : 

- 1/ Dieu qui est infini en tout l'est aussi en Amour. Il sait et ressent beaucoup plus fortement que nous que "donner c'est donner et reprendre c'est voler". C'est lui qui donne à nos coeurs ce sens définitif à tout ce que nous donnons. Le "donnant-donnant", avec la mentalité d'épicier qu'il comporte, c'est pauvrement de "notre" monde. Pas du sien. Bref, il a donné "d'être" à SATAN. Il ne peut pas reprendre ce don. Simplement parce qu'il se l'interdit. Ce serait totalement contraire à sa nature.  

 -2/ Que serait devenue la réalité de notre liberté, de notre dignité suprême, celle de toute l'espèce humaine, si nous n'avions pas le choix. Le choix entre Dieu et Satan ? Satan, hélas est devenu nécessaire à la seule conquête de nous-mêmes. Mais heureusement nous ne sommes jamais seuls dans cette affaire. Sans l'aide de Dieu, c'était foutu d'avance et Dieu le sait bien. Et ce sera le pourquoi  et le comment de toute  notre "Histoire Sainte"

 

DANIEL-KOKA

 

 

 

(1) Ce scénario n'est évidemment pas de moi. Je l'ai entendu d'un Mgr. On le  trouverait dans les méditations très anciennes des sages du Peuple Hébreux. Il anticipe l'obstacle de la question "Si Dieu est créateur de tout, il l'est également de Satan... Comment cette contradiction avec son Infinie Bienveillance est-elle possible ?" On voit que non seulement elle est possible, mais aussi nécessaire et finalement salutaire. Si nous le voulons bien...!