CATHO-CINDYNIQUE (1)
De quoi s’agit-il ?
« LES CINDYNIQUES » est l’appellation d’une science nouvelle
très récemment apparue dans nos universités. Je crois qu’elle remonte à la fin
des années 80. Elle se développe très rapidement depuis, par la seule force de
son éfficacité… disons sociologique.
J’étais modestement et sans
trop le savoir un cindynicien, seulement par les dominantes de mes activités
professionnelles. Il ne me serait jamais venu à l’esprit d’avoir un jour à
utiliser dans le monde religieux les outils de réflexion que j’utilisais tous
les jours dans mon travail.
Découvrant cette science
lors d’un congrès tenu il y a cinq ans, je fus frappé par la pertinence et la
probable fécondité de sa rigueur, mais surtout par l’évidence de l’universalité
de son champ d’action.
Avec une grande prudence (…
budgets de recherche commandent !), les théoriciens de cette discipline la
cantonnent modestement à l’analyse
des dangers, mais aussi des catastrophes qui surviennent, dans les systèmes
industriels. Il saute
immédiatement aux yeux que les outils développés sont applicables aux sciences
humaines, aux comportements des groupes humains de toutes dimensions… aux
politiques et aux religieux de toutes tendances.
Je n’ai jamais souscrit au
postulat suivant lequel science et religion seraient incompatibles. J’ai
toujours été modeste physicien, correct technologue, bon ingénieur, mais aussi
homme de foi et avec beaucoup moins d’états d’âme que ceux récemment causés par
ma paroisse catho. En cela, j’étais sans le savoir un élève de René GIRARD que
je ne connaissais pas, et sur une trajectoire différente. Il est anthropologue
philosophe et philologue, je ne suis fondamentalement qu’un « abominable
homo-technicus » produit par les cours du soir, mais tôt immergé dans un
bénitier à forte teneur en Saint-Esprit.
Le tout premier penseur qui
ouvrit la voie aux sciences cindyniques fut Jean-Jacques ROUSSEAU dans sa
célèbre controverse avec VOLTAIRE à propos du tremblement de terre survenu à
LISBONNE le 1er novembre 1755. Triste Toussaint ! Mais
Jean-Jacques, qui là ne rêvait pas en couleur comme il le fait si souvent,
soutint que l’homme, au lieu d’accuser DIEU et la nature, aurait été mieux
inspiré en construisant plus solide et moins concentré.
Vingt-cinq décennies plus
tard, ayant cependant les moyens de prévenir les conséquences de ce genre de
phénomène naturel, nous osons encore mettre DIEU et la fatalité au banc des
accusés quand un tsunami fait 300.000 morts sur les rives de l’océan Indien.
Dix fois LISBONNE… !
Avons-nous entendu des
rugissements d’indignation de la part des chrétiens ? Laquelle de nos
autorités a eu suffisamment de « buffet » pour proclamer
publiquement, si possible à la télé, que DIEU pleure la mort de tous ces
enfants de son Amour. Qui parmi nous a osé s’indigner du blasphème que
constitue ce lâche silence face à l’incarnation, la Rédemption, la victoire de
JESUS sur la mort et les énergies de la résurrection que nous avons le devoir
de libérer. Nous avec son aide certes, mais n’oublions pas notre part… ?
Nul doute que les thésards
cindyniciens de nos facs vont se ruer sur l’analyse de cette catastrophe. Cette
précipitation aura ainsi quelques relents de charognards chez nos jeunes… Le
président d’AXA ne s’est-t-il pas précipité pour proposer la création d’une
assurance mondiale contre ces désastres. Indemniser des morts, ça coûte moins
cher que construire les ouvrages nécessaires. AXA et BNP, chacun sait que c’est
la même tirelire. Et comme le disait cette banque dans une pub qui lui
ressemble tant : « … (Il n’y a que) votre argent (qui) nous interresse »
Le silence quasi total des
chrétiens, sauf sur le thème de la cotisation vers les ONG m’a confirmé en
cette occasion comme dans tant d’autres, combien nous en étions réduits au
minimum hygiénique en terme d’amour du prochain. Nous avons perdu toute faculté
d’indignation. JESUS chassant les marchands du Temple, ça nous dérange, ça ne
nous libère plus… Pourquoi ?
La découverte des
cindyniques m’apporta il y a quelques années un outil de synthèse qui me parut
éblouissant. J’entrepris immédiatement la tentative d’une vulgarisation doublée
d’une généralisation. Derrière cela, trottait dans ma tête la lancinante
question « … qu’est-ce qui
va décidément de travers dans notre Sainte Mère l’Eglise, pour qu’elle accumule
à ce point les contre-performances ?»
Mes fréquents
« pourquoi » de cette année y font écho.
Qu’il soit bien entendu que
je n’ai pas la folle prétention d’apporter « La » solution. Mais
simplement d’attirer l’attention sur une outil neuf, dorénavant disponible,
aisément utilisable. Il n’exige que de la rigueur, du recul dans le regard.
Aussi beaucoup d’expérience « transversale » car c’est un outil de
synthèse certes, mais qui appuie ses observations sur une exigence d’analyse
fine de multiples composantes. Débutants s’abstenir… ! Je ne doute
pas qu’il existe au sein de l’Eglise plus que nulle part ailleurs, des esprits
de cette qualité.
Il y faut aussi une totale
liberté d’esprit. Là ça risque de se compliquer. Il est existentiellement évident pour moi, que l’Eglise est
le seul lieu d’authentique liberté existant en ce bas monde. La seule école
capable d’enseigner l’affranchissement total et définitif de l’être humain et
de sa pensée. Toutes les autres écoles ne sont que des fumisteries
partielles qui se dévoilent un jour ou l’autre.
Je constate tristement qu’il
est des lieux au sein même de l’Eglise ou ça pue la naphtaline, l’encens et les
certitudes. Les tendances inquisitoriales et les joyeux feux de camp qu’elles
généraient il y a peu de siècles s’expriment dorénavant sur le mode soft. Il
convient de rester présentable et pour certains, il ne saurait être question de
« se » remettre en cause. Nous sommes les détenteurs de la vérité
toute entière sacrebleu… Donc silence dans les rangs, faites-nous
confiance !
Et n’oubliez surtout pas
votre denier du culte, même s’il convient de l’augmenter à proportion que les
cotisants se font rares. Les ayants droit aussi hélas ! On n’ose même pas
voir combien cette logique à elle seule est révélatrice et suicidaire. Managée
comme l’est l’Eglise de France depuis quelques décennies, n’importe quelle
structure seulement humaine serait en cessation de paiement depuis belle lurette.
Il est évident que l’Esprit-Saint a beaucoup de pain sur la planche et
qu’« Il » déploie une grande énergie, malgré les obstacles que nous
lui créons. Tout en affirmant le contraire évidemment !
L’outil cindynique, manié
avec la rigueur et l’indépendance qu’il exige, met en lumière toutes ces
contradictions. Il appelle ça « Les
déficits cindynogènes ».
Il faut comprendre « … les
bêtises qui annoncent inévitablement le déclin d’abord, le désastre
ensuite ». Je vous souhaite la découverte et l’ascension
courageuse de quelques « Himalaya » bien cachés …!