ACTE (1)

 

 

Non, je n’ai pas la folle prétention de dessiner les contours de l’Eglise chrétienne du 21e siècle. Mais quelques certitudes m’habitent. Elles ne sont pas, ou très peu, le résultat de ma gamberge. Ce fut par les quotidiens de ma vie, et manifestement à travers eux, que « Le Bureau Chef » m’a « formaté », enseigné et très progressivement plié à Sa transparence (… jamais totale cette obéissance !). C’est par de multiples « Clins d’œil » affectueux voire humoristiques, dans l’adoration et la prière comme dans l’agitation commune, que ces certitudes se sont construites et confirmées.

 

La première est que la Sainte Eglise Universelle du Christ Jésus est indestructible, à l’image de Son Créateur. Mais en sa dimension spirituelle d’éternité et pas nécessairement sous ses multiples formes institutionnelles. A notre époque, elle sont toutes tellement polluées par des soucis de pouvoir temporel qu’elles ressemblent à s’y méprendre au Temple d’il y a 20 siècles. La Victoire Spirituelle lui est cependant acquise, et définitivement, depuis le matin du premier dimanche de Pâques.

 

Les chrétiens persistent pourtant en leurs désunions et en leurs dérisoires guéguerres de territoires spirituels. Ils se rétrécissent chaque jour. On peut craindre que le prince de ce monde  parvienne à conduire l’humanité à son auto destruction. Evidence : le responsable de ce désastre possible ne saurait être l’ESPRIT SAINT ! Les responsables sont donc nécessairement moi, vous, et tous les clercs qui se sont succédés au long des siècles.

 

La deuxième, comme en corollaire, est que si les chrétiens, tous les chrétiens, se recentraient fortement sur les fondamentaux qui les unissent en leur foi au CHRIST JESUS, en oubliant les subtilités qui divisent nos divers clochers, par la puissance de DIEU le « Prince de ce monde » reculerait.

 

S’il progresse, c’est surtout par notre incapacité à répondre au désir d’unité qui est celui de l’ESPRIT. Pas assez le nôtre. Or il a grande urgence à témoigner de DIEU à l’action, dans un monde qui désespère de plus en plus. J’observe chaque jour, même chez des « païens » une attention timide mais respectueuse envers la personne de JESUS, voire aux grandes vérités exprimées par la Bible.  Ce renversement récent des tendances est comme un réflexe de sauvegarde face aux désillusions de notre époque et à la formidable montée en puissance du pouvoir de l’argent. Il prend souvent la teinte d’un communautarisme centralisateur chez les religieux. On observe aussi des résurgences de nationalismes, avec des colorations revanchardes anti-chrétiennes, surtout chez les puissances économiques émergentes.

 

 

 

 

Une troisième : La grande diversité des chrétiens n’est que le reflet de la générosité du Créateur et de la splendeur de Sa création. Il a créé une multitude d’espèce en tout ce qui existe, et une multitude de sous-espèces dans les mêmes familles. Prétendre imposer qu’il en soit autrement dans l’espèce humaine me semble une folie quelque peu blasphématoire.  J’ai la conviction que cette diversité existait déjà il y a vingt siècles, quand un Charpentier de Nazareth, né miraculeusement d’une Vierge Sainte, entreprit de réorienter toute la création, en très peu de mois d’enseignement, sans aucune violence, en sachant fort bien que les puissants le massacreraient.

 

Notre unité, DIEU la veut dans la richesse de nos diversités complémentaires, pas dans un unanimisme réducteur et soporifique qui masque de moins en moins les nostalgies de pouvoir temporel.

 

Une quatrième : A notre époque, une très forte majorité de chrétiens ne vit sa foi que sur un mode désincarné. Comme si le devenir de notre planète ne dépendait pas d’eux. Comme si JESUS il y a vingt siècles était resté claquemuré à Nazareth,  en Père Abbé d’un super presbytère.  « Maman Marie » y aurait tenu le rôle de cantinière en chef, les 12 celui des vicaires en charge de déblayer le terrain et accueillir les foules qui n’auraient pas manqué d’affluer.

 

Comme si JESUS n’avait pas abandonné son beau métier, sa maison, sa Sainte Mère… bref tout ce qui est de ce monde, pour s’offrir au grand vent de la vie, sous toutes ses formes. Mais à l’extérieur, avec tous les dangers qui s’y présentent, jusqu’au massacre de la Croix, prélude de Sa Victoire totale et définitive. Laïcs mes frères et sœurs, DIEU ne nous a pas créés en cet état pour nous enfermer dans les presbytères, aux seuls ordres des saints qui devraient y présider. DIEU nous attend dehors… Il nous recommande même de fuir les adjudants qui se cachent parfois (… j’ajoute « rarement » en élan de bienveillance possiblement taquine), à l’abri de nos clochers. Avec leurs techniques manipulatoires particulièrement perverses et efficaces.

 

 

 

Une cinquième est que le contraste flagrant entre notre rachitisme croissant, et le dynamisme foudroyant des premières décennies de l’Eglise, tient à l’éloignement quasi-total de nos comportements institutionnels avec ce que les Actes des Apôtres nous en racontent.  Surtout dans la manière de prendre des décisions en vue de l’action. Et je ne parle pas seulement du monde catho auquel j’ai le bonheur d’appartenir. J’observe les mêmes travers chez mes amis protestants. Je rêve de la belle formule « … nous et l’Esprit Saint avons décidé… » ! Bardés de certitudes et de savantes théories, nous postulons qu’ « Il » est d’accord avec les multiples contorsions de nos neurones (… de nos nombrils ?). Et « Il » se désole. 

 

 

Je vous ai présenté Monseigneur Charles MATHIEU dans de nombreux chapitres précédents. Il enseignait au Canada et en Europe il y a un quart de siècle. Son regard sur nos faiblesses était lucide. Il a prophétiquement osé les dénoncer avec force et courage.

 

Je constate que la situation s’est aggravée. Son diagnostic conserve toute sa pertinence. Parlant du devoir d’évangéliser, qui est celui de chacun d’entre nous, il professait « Pour évangéliser, comme Jésus le faisait, il faut ne pas oublier le mot ACTE qu’il écrivait alors au singulier.

 

- D’abord avec un « A », comme « Aimer ». Mais aimer de l’Amour de Dieu, reçu de « Lui » et débordant de nous vers les autres. Pas de notre respectable mais pauvre amour seulement humain. Il se fatigue vite et n’est trop souvent qu’un masque ignoré de nos propres faiblesses.

- Aimer par cette force universelle qui anime toute la création, qui la maintient dans l’être, à chaque seconde de l’Histoire. La science actuelle confirme dorénavant cette certitude ancestrale de tous les croyants. (Je n’ai jamais eu besoin d’elle (… la science !) en ma foi, même si elle ne lui nuit aucunement).

- Aimer avec un peu de Son Regard donné par le Père, seulement à la toute petite dose qu’il nous est possible de recevoir, mais qu’« Il » veut faire grandir jusqu’à nous en imbiber. Au point d’en exploser, mais juste au moment de notre grand retour vers « LUI »…

 

- Ensuite avec un « C » comme pour le verbe « Croire ». Croire que Jésus est véritablement vivant à nos côtés :

- Croire en notre propre résurrection, assurée pour avoir très réellement rencontré « Le » ressuscité en les nombreux et divers modes de ses manifestations vers chacun d’entre nous.

- Croire en « La Vie Eternelle » que « Lui » veut ainsi donner à chaque petit de ses frères (… oui, même à des pas cathos du tout ! Si, je vous l’assure… !). Vie éternelle qui est accessible à tous, dès nos pauvres vies en ce monde. Mais seulement si nous le voulons bien… Et le seul vrai problème est là…

- Croire qu’« Il » est ainsi à l’œuvre, toujours et partout, en tous et en tous lieux.

- Croire que rien n’échappe à sa vigilance, ni à son contrôle, sauf les abus de la royale liberté que nous avons de ne pas  aligner notre volonté sur la sienne.

- Croire que véritablement, oui rien, absolument « rien n’est impossible à Dieu ».

 

- Alors seulement avec un « T » comme « Témoigner ». Et cette troisième étape se révèle alors toute naturelle, toute simple :

- Il suffit « d’être » comme « Il » nous a préalablement « formatés » par les deux étapes précédentes.

- Être, mais essentiellement en un présent attentif, écoutant, obéissant à ses sollicitations. Attentif à « Sa Parole », à ses nombreux émissaires, qu’il soient clercs ou laïcs, et aussi inconscients qu’ils sont généralement  de leur rôle en ce dialogue subtil.

- Attentif aussi aux résurgences fréquentes de gonflements au niveau du nombril, des chevilles ou de la cervelle. « Il » doit rester le seul « Patron », en tout. Attention aux rêves en couleur, avec évasion vers un avenir qui  n’appartient qu’à « Lui ».

- Sagesse enfin de meubler les parfois longues et pénibles périodes de silence, par le seul et simple devoir d’état, en les responsabilités bien concrètes où « Il » a placé notre existence.

- Et globalement aussi dans ces attentes, écoute et partage de « Sa » douleur, face aux nombreuses et incessantes meurtrissures que nous nous prodiguons mutuellement, tout en affirmant, avec la meilleure conscience qui soit, notre fraternité en « Son Nom ».

 

- Et finalement seulement, avec un « E » comme Entraîner. On constate alors que nous y sommes pour fort peu… C’est « Lui » qui entraîne. C’est l’illustration limpide de l’expression imagée et si belle de St PAUL : « … répandez la bonne odeur du CHRIST »

 

Charles MATHIEU concluait son enseignement par un triste constat : « Presque toujours, nous procédons à l’inverse. Nous prétendons « Entraîner » d’abord. Les rares intéressés qui se laissent accrocher découvrent vite que notre foi est seulement intellectuelle, voire virtuelle. Notre « Témoignage » est ainsi peu crédible. S’ils persévèrent, ils discernent vite que notre « Croire » est à ce point faiblard qu’on peut se demander en quoi, ou en qui, nous croyons réellement. Et finalement, ils deviennent témoins de nos zizanies internes en forme de luttes d’influence. Constatant notre manque d’ « Amour », ils fuient en criant à l’usurpation ».

 

Pour illustrer bien concrètement ce vaste programme, le « baratin » n’est pas de mise. J’en reçois de très beaux quasiment à longueur de journée via la poste et le WEB. Les auteurs, toujours érudits et volontiers bardés de diplômes prestigieux forcent mon respect et mon admiration, mais me semblent totalement déphasés au regard de l’urgence présente. Face aussi aux attentes du « Petit Peuple » auquel je suis heureux d’appartenir.

 

Quand j’écoute (… attentivement) les belles homélies de « Mon New », j’ai immédiatement le réflexe de mesurer leur impact dans le  quotidien de mon environnement… Et j’ai mal, mais cruellement mal au plus profond de moi.  Pourquoi ces « ONCE UPON A TIME… » dans mes chapitres précédents ? Pourquoi ces nombreux épisodes douloureux que je ne raconte pas ici, par simple décence ? Pourquoi, ces « ACTES » très concrets, dont je suis l’observateur, et parfois le confesseur clandestin, en totale contradiction avec les « blablabla… » fussent-ils de grande qualité intellectuelle ?

 

Comment, en contrepoint sublime, ces véritables transports aller et retour au paradis, lors des  messe et homélies où je me suis réfugié, dans le vaste désert rural laissé à l’influence de « Mon Ex » ?

Je discerne, seulement maintenant avec clarté, de possibles explications :

- La force lumineuse de la parole de « Mon Ex » ne vient pas de lui seulement. Mais surtout « Du Bureau Chef », comme aimait à le dire Charles MATHIEU.

- Il est naturellement et très spontanément « Le Pasteur ». Aucunement un adjudant. Sa forte autorité tient à l’adhésion affectueuse de presque tous. Nous reconnaissons « La Voix du Bon Pasteur » en la sienne.

- Il sait respecter, dynamiser, orienter toute trajectoire humaine vers le bonheur total gratuitement offert par le CHRIST JESUS. Les affaires d’intendance, de logistique, d’obéissance et donc de préséances diverses,  ne sont pas négligées, loin s’en faut, mais à leur juste place. C'est-à-dire très loin derrière.

- Globalement, il donne envie de « Venir et Voir », à quiconque, sans aucune restriction.

- Bref, je mesure maintenant pourquoi il s’est retiré en une lointaine campagne. « Il faisait de l’ombre »… Il convenait donc de l’éloigner et d’aligner sa paroisse florissante et rayonnante sur une tonalité plus ronronnante, moins dérangeante pour les grosses paroisses avoisinantes. Je fus témoin oculaire de quelques beaux et grands miracles dans cette paroisse antichambre terrestre du paradis… Démolition  accomplie (… hélas, par mon New »)…

 

De très récentes observations et expériences m’ont conforté dans ma décision de m’éloigner encore plus de la forme de christianisme façon « zombi » et « panier de crabes »  qui sévit actuellement dans mon village. J’y vois trop de blasphèmes à la « Croix Du JESUS » que ma longue vie m’a donné de rencontrer.  Nous fréquentons le CHRIST en la même hostie certes, mais pas sur les mêmes routes. J’ai préféré m’éloigner et me remettre au service de « Mon Ex ».

 

Cette série des « ACTES » ne racontera que des événements très concrets, en forme de témoignage. Fuyons le baratin mes frères… « LES ACTES » sont un reportage d’actions, sous la puissance de l’ESPRIT. Fonçons…

 

Et comme le réclame un ami récemment identifié « ayons des gueules de ressuscités… ! » Un CATHO-GRATTEUR qui s’ignore… (Surprise ! Il est semble-t-il « aficionado » inconditionnel de « Mon New »…) Vive la diversité dans les actions convergentes… !    

 

 

 

DANIEL-KOKA