CIVILISATION
DE L’AMOUR (3)
Je
dois vous avouer un remord possible…
Mes taquineries, certes fraternelles et à peine irrespectueuses, s’adressent
surtout à notre Eglise, à son organisation, à ses réflexes institutionnels et à
son langage. Elles abordent fort peu le tréfonds de chacun des chrétiens qui la
composent, le mien y compris bien-sûr…
Il convient
donc de nous remémorer que « … l’Eglise c’est nous… » c’est
vous, c’est moi, et pas seulement ceux qui la dirigent depuis 20 siècles avec
plus ou moins de talent, mais (…
presque !) toujours avec sincérité et total désintéressement.
La notion de « CIVILISATION DE
L’AMOUR » fut publiquement et mondialement proclamée par notre
Pape JEAN-PAUL. Et il fallait
« OSER » le faire, car « mine de rien », cette courageuse
invitation planétaire implique trois constats, comme trois appels à plus de
lucidité, à une prise de conscience individuelle et collective :
-1/ C’est une affirmation
« diplomatique » que notre monde moderne fait de plus
en plus fausse route, malgré ses indéniables progrès techniques, masques aisés de toutes les
formes de cancer qui le rongent.
-2/ C’est l’affirmation,
la dénonciation d’une domination cachée et croissante
de la « CIVILISATION DE LA MORT », des mensonges qui la
constituent, du désespoir et des malheur quotidiens qui en résultent.
-3/ C’est aussi un aveu. Celui qui consiste à reconnaître que 20 siècles après sa naissance, le christianisme
sans être en faillite et loin s’en faut, reste encore
très éloigné de ses objectifs. En toute
« infaillibilité » comme il se doit, et dans la sainte obéissance…
J’ose donc, d’abord vers moi, mais aussi vers vous, attaquer le fond du problème, là où il se trouve
bien caché, là où il nous est si aisé de le
refouler… Au nom de tout l’Amour que je vous porte, vous me
pardonnerez j’espère la vigueur dérangeante de mes questions. Je me les pose
également, et ne prétends aucunement leur apporter toutes les bonnes réponses. Toutes peuvent se
« concentrer » en une seule, mais multiforme en nos réponses.
Réponses en actes bien concrets, à tous les instants de nos vies :
QUELLE EST LA CONSISTANCE REELLE DE NOTRE FOI… ? lement été
- Notre christianisme ne serait-il pas d’abord et essentiellement
qu’historique, culturel ?
Certes riche héritage commun et indispensable en notre vieille Europe mais
guerre plus.
- Notre baptême, et notre confirmation, aussi prometteurs
qu’ils furent dès l’origine, ne seraient-ils pas devenus que des boucliers,
suffisants et confortables à notre bonne conscience, sur un mode incantatoire
interne… ?
- Nos indéracinables
fidélités, infatigables et obéissantes aux côté de nos prêtres ne
témoignent-elles pas, pour nos bonnes consciences encore, de notre état de
chrétien « en béton armé » ? Toujours « sur la brèche » ?
- Chacun est-il « véritablement » armé des
efficaces équipements de combat décrits par St PAUL ?
- Contemplant
les 6 décennies d’activisme cumulées à ce jour, j’ose pour ma part répondre OUI à cette
première fournée de questions. Et au triste constat de leurs limites.
-
Je ne
doute pas qu’une forte majorité d’entre vous feront de même, et en toute
sincérité. Humilité commande…
J’avoue cependant, que ce OUI, aussi sincère qu’il
soit, me pose de plus en plus de « questions subsidiaires »… Car le bilan de ces 60 années, au niveau des
résultats visibles, tangibles, palpables dans les nombreux cœurs que je ne cesse pas de fréquenter, demeure bien
fragile. Il faut
donc creuser plus profond…
- Comme chacun, je reste en immersion profonde et permanente dans notre
monde des 20e et 21e siècles.
- Il me faut gagner ma croûte et
celle de ma famille car les retraites « s’amaigrissent »..
- Il me faut coopérer, à mon échelle modeste,
au fonctionnement d’une gigantesque machine à fric, aux pouvoirs
multiples, aux ambitions généralement fort peu altruistes.
- Il me faut rester actif, partie prenante,
dans un immense orchestre qui joue une symphonie globalement peu savoureuse. « L’odeur de
l’Amour vrai » y est très rare.
- Il me faut « encaisser », et pas toujours
seulement le fruit légitime de mon boulot. Et même si je fuis tout ce qui
« pue la combine » (liberté que tous n’ont pas… !), il m’arrive
de devoir avaler péniblement quelques couleuvres.
- Il me faut aussi, parfois hélas, être témoin de
souffrances infligées à des petits comme moi, par notre « Sainte Maman
l’Eglise Catho-Romaine… »
-
Comme chacun, je suis sans cesse « en bascule » entre le monde de
ceux qui disposent de « pouvoirs » et ceux qui n’en ont aucun, du moins visible ou statutaire, que ce soit dans le
monde civile comme dans le monde religieux. Elle me remonte souvent au cœur cette pensée de St PAUL : « Le bien que je
voudrais, je ne le fais pas… et le mal que je ne veux pas, je le fais… »
- Comme vous peut-être, le militant chrétien que je n’ai cessé
d’être depuis son lointain 16e anniversaire, n’a jamais su où
« poser ses fesses » en toute quiétude. Les tenants d’une
pensée « en rose » me cataloguaient de droite, et ceux de droite de
marxiste, de laxiste, de rêveur. Tous les « leaders » ou « gourous »
que j’ai fréquentés, m’ont regardé avec prudence, voire méfiance. (Et il n’en manque pas en nos milieux
cathos…)
- Mais comme vous, je médite très souvent le comportement exemplaire, révélateur et incessamment
pédagogique, de notre Maître, JESUS de NAZARETH :
- Bien réellement, bien totalement et conjointement, « IL EST DIEU ET HOMME ». C’est le présent que j’emploie, que
j’affirme. Cette évidence est le fruit, long à murir mais certain, de mes rendez-vous
quasi quotidiens face au St Sacrement (Je ne cache aucunement cette forme d’addiction que certains de mes amis estiment
pathologique… Voilà une bonne trentaine d’années que je me soigne… !)
- L’emploi de ce mode « présent »
provoque-t-il des remous au fond de nos consciences… ? Lesquels… ?
JESUS est-il, bien réellement, bien concrètement, peu ou prou un compagnon de
notre route, au moins au même titre que chaque personne de notre famille ?
- Bien que disposant de toute la puissance divine, et
le confirmant par des miracles bien plus nombreux que l’échantillonnage
pédagogique rapporté dans les évangiles, JESUS a librement
choisi d’être artisan.
Et artisan « menuisier/charpentier », ce qui requiert une forme
de grand art manuel dans le travail du bois. Travailler chaque jour une matière
elle-même vivante… ! Ainsi, JESUS a dû gagner sa
croûte, et celle de sa Maman… JESUS
a certainement dû réclamer les sous que ses clients tardaient à lui payer… JESUS a dû « se planter »
dans l’estimation de quelques prix convenus « au forfait », ça devait
déjà se faire à l’époque. Il est évident que JESUS s’est parfois blessé avec ses outils, ou lors de la
manipulation des grosses pièces de charpente qui firent de lui un des plus
beaux et plus costauds gaillards de son époque.
- Jamais JESUS ne vécut
de prélèvements opérés sur le travail des autres, aussi justifiés
qu’ils soient, tant dans le monde politique que dans le monde religieux. Le Temple ne lui a jamais rien donné. Pas même son
cercueil après son assassinat…
- Cependant, un de ses plus proches amis fut LAZARE, un des personnages les plus
riches de Palestine… NICODEME et JOSEPH d’ARIMATHIE n’étaient pas non
plus des nécessiteux. JESUS avait pour les
riches, mais honnêtes et bienveillants, le même Amour que vers les humbles et
les pauvres. Son exemple condamne l’absurde crédo
contemporain de la « lutte des classes », sans aucunement justifier le culte du fric, devenu
beaucoup trop le nôtre.
- Tous, nous avons plus ou moins « savouré »
ces exemples de notre JESUS. En
notre intimité profonde, nous savons que JESUS n’est pas
seulement « à nous ». Il est venu pour tous les enfants du PERE, même
pour ceux qui nient cette évidence seulement spirituelle… Cessons
d’être stupidement racistes !
- Comment est-il possible que 20 siècles après ce témoignage grandiose de DIEU LUI-MÊME, notre
planète entière soit en basculement lent mais continu vers la civilisation de
la mort ? Comment
est-il possible que les religions en restent à leurs infantiles guerres de territoire ? Elles sont toutes
« sous-tendues » pas la même Divinité incessamment Créatrice !
Et fort peu importent les différences de vocabulaires.
- Pourquoi la religion de l’homme sans DIEU (… et particulièrement en notre sainte
République Française… j’ai failli écrire Françoise !) gagne-t-elle sans cesse du terrain et de l’influence
face aux religions de l’homme avec DIEU ? Pourquoi La RELIGION DE DIEU
FAIT HOMME, pour nous diviniser à son image, reste-t-elle si peu
crédible, au moins en termes de Bonheur de vivre nos quotidiens… ? La
Bible ne dit-elle pas que « … DIEU vit que tout cela est très bon … » ?
Si vous avez écouté les enseignements diffusés par mon
ami Mgr Charles MATHIEU il y a une trentaine d’années, (… disponibles, gratuitement sur
le CATHO-GRATTEUR, et lui seulement sur toute la planète… !) vous
connaissez la réponse, de fond, à toutes ces questions :
Pouvoir
de l’ESPRIT, ou esprit de pouvoir… ?
Et cette question nous concerne d’abord individuellement…
Creusons donc plus profond encore… QUI fait LA LOI de nos vies
?
(… à suivre…) »